* Réunion diplomatique à Paris

* Le bilan côté palestinien s'élève à plus de 1.000 morts

* Quarante soldats israéliens ont été tués (Actualisé, trêve étendue de vingt-quatre heures par Israël)

par Nidal al-Mughrabi et Maayan Lubell

GAZA/JERUSALEM, 26 juillet (Reuters) - Le cabinet de sécurité israélien a annoncé samedi une prolongation de 24 heures de la trêve humanitaire dans la bande de Gaza, jusqu'à dimanche à minuit (21h00 GMT), malgré la reprise des tirs par le Hamas palestinien.

"A la demande des Nations unies, le cabinet a approuvé une suspension humanitaire jusqu'à demain (dimanche) à 24h00", a dit un responsable israélien. "Les Forces de défense d'Israël réagiront à toute violation du cessez-le-feu", a-t-il toutefois ajouté.

Dans la soirée, un porte-parole de la branche armée du Hamas à Gaza avait annoncé la reprise des tirs de roquettes sur Israël.

Vers 20h00 (17h00 GMT), près de deux heures après l'expiration de la première trêve de douze heures, prolongée ensuite par les Israéliens jusqu'à minuit (21h00 GMT), les sirènes d'alerte aérienne ont retenti en Israël.

Le Hamas a annoncé avoir tiré des roquettes jusque dans la région de Tel Aviv. Trois obus de mortier étaient auparavant tombés sur le sud d'Israël.

Réunis à Paris, les ministres des Affaires étrangères de puissances impliquées dans une médiation entre Israël et le Hamas avaient appelé en début d'après-midi à une prolongation du cessez-le-feu.

La suspension des tirs a permis aux services de secours palestiniens de récupérer plus de 130 corps dans les décombres des bâtiments détruits.

Le bilan de l'offensive israélienne contre la bande de Gaza s'établit désormais à 1.033 morts côté palestinien, en majorité des civils, selon un responsable du ministère local de la Santé.

Côté israélien, l'armée fait état de 40 soldats tués, cinq militaires ayant péri dans la nuit de vendredi à samedi. Deux civils israéliens ainsi qu'un travailleur immigré thaïlandais ont par ailleurs été victimes de tirs de roquettes palestiniennes.

OFFENSIVE DIPLOMATIQUE

L'opération "Bordure protectrice" a été lancée le 8 juillet par l'armée israélienne. Sa phase terrestre a débuté dix jours plus tard.

Réunis à Paris, les ministres des Affaires étrangères des Etats-Unis, de pays européens et du Moyen-Orient engagés dans une médiation entre Israël et le Hamas ont appelé à une prolongation de la trêve.

"Tous nous appelons les parties à la prolongation du cessez-le-feu humanitaire qui est actuellement en vigueur", a déclaré le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius.

"Tous, nous voulons obtenir aussi rapidement que possible un cessez-le-feu durable, négocié, qui réponde à la fois aux besoins israéliens en termes de sécurité et aux besoins palestiniens en termes de développement socio-économique et d'accès au territoire de Gaza", a ajouté le ministre français.

Outre Laurent Fabius et le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, étaient présents à Paris leurs homologues britannique Philip Hammond, allemand Frank-Walter Steinmeier, italienne Federica Mogherini, turc Ahmed Davutoglu et qatari Khaled bin Mohamed Al Attiyah.

L'Union européenne était représentée par Pierre Vimont, secrétaire général exécutif du Service européen pour l'action extérieure.

Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon a de nouveau demandé une trêve humanitaire de sept jours, ou au moins une prolongation de vingt-quatre heures du cessez-le-feu.

Avant la réunion du cabinet de sécurité israélien, l'un de ses membres, Gilad Erdan, avait jugé qu'une solution diplomatique était encore "très éloignée" et évoqué au contraire une extension des opérations militaires.

VIOLENCES EN CISJORDANIE

Le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, avait dit "ne voir aucune raison de prolonger la trêve", soulignant la nécessité de faire cesser les tirs de roquettes et de détruire les tunnels transfrontaliers creusés par le Hamas.

Pendant la suspension des tirs samedi, les équipes de secours de la bande de Gaza ont progressé dans les décombres à la recherche de corps, et des centaines de Palestiniens ont envahi les rues pour examiner les dégâts subis par leurs maisons, retirer de l'argent aux guichets des banques ou faire des provisions.

A Beït Hanoun, dans le nord du territoire, certains habitants, qui se ne s'étaient pas vus pendant plusieurs jours, sont tombés dans les uns des autres au milieu des gravats.

"On a vécu une nuit d'horreur. Les bombes sont tombées tout autour de la maison", a raconté une habitante de cette ville, en partie vidée de ses 30.000 habitants. "Nous espérons que le calme va durer et qu'ils trouveront une solution."

Israël insiste sur le fait qu'un cessez-le-feu doit permettre tout de même à l'armée de continuer à rechercher les tunnels creusés par le Hamas pour mener des infiltrations en territoire israélien.

Le conflit de Gaza a désormais des répercussions en Cisjordanie occupée, où huit Palestiniens ont été tués vendredi dans des troubles survenus près des villes de Naplouse et de Hébron, ont rapporté des médecins.

A Paris, plusieurs milliers de manifestants pro-palestiniens se sont rassemblés place de la République. Commencé dans le calme, le rassemblement s'est tendu vers 17h00 quand des manifestants ont jeté des projectiles sur les forces de l'ordre, qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogènes.

RENVOI

Pour retrouver une CHRONOLOGIE de la crise en cours, double-cliquer sur (Avec Arshad Mohammed, Emmanuel Jarry, Benoît Tessier et Gonzalo Fuentes à Paris; Eric Faye, Simon Carraud, Henri-Pierre André et Guy Kerivel pour le service français)