PARIS (Dow Jones)-Alors que les sondages indiquent depuis plusieurs semaines que François Hollande pourrait battre Nicolas Sarkozy au second tour de l'élection présidentielle, un centre de recherche économique américain de renom, SGH Macro Advisors, estime qu'une présidence du candidat socialiste ne devrait pas être "si hostile aux marchés que ça".

Au cours des dernières semaines, la perspective d'une telle victoire a inquiété certains investisseurs, qui craignent pour le marché des dettes souveraines européennes et la solidité de la monnaie unique.

Dans un rapport publié à la veille du week-end, le think-tank new-yorkais a fait part de son "scepticisme": il a souligné qu'il ne partageait pas les peurs de certains opérateurs de marché qui redoutent que la politique économique prônée par le candidat socialiste pénalise davantage la situation budgétaire de la France et que la notation du pays soit à nouveau dégradée.

Les demandes de François Hollande pour réviser le pacte de croissance européen visent plutôt à le compléter qu'à le changer radicalement, estiment les experts de SGH Macro Advisors, faisant référence aux clauses pro-croissance pour lesquelles milite le candidat du PS.

"Nous doutons sérieusement que les demandes (de François Hollande) pour que la Banque centrale européenne soit plus activiste produisent de quelconques résultats", ajoute le centre de recherche.

Le coût de l'assurance contre un risque de défaut sur la dette française a bondi vendredi matin, avant le premier tour de l'élection présidentielle de dimanche. François Hollande avait estimé vendredi que la BCE devrait baisser ses taux d'intérêt et prêter directement aux pays membres de la zone euro.

"Baisser les taux si nous pensions qu'il peut y avoir, par ce biais, un soutien à la croissance, j'y suis favorable", avait-t-il déclaré sur Europe 1 à la veille du week-end, en ajoutant: "la deuxième façon, c'est de prêter aux Etats à la place de prêter aux banques".

Le ministre de l'Economie et des Finances, François Baroin, a dénoncé les déclarations de François Hollande sur la BCE, les jugeant "inadaptées et incohérentes".

-Min Zeng, Dow Jones Newswires

(Eric Chalmet a contribué à cet article)