La Commission propose aujourd'hui de clôturer la procédure de déficit excessif pour la Grèce. Je sais que c'est pour ce pays et pour la zone euro toute entière une date importante.

Je vais rappeler l'histoire: cette procédure a été ouverte en 2009. 2009, c'est l'année où le déficit grec a représenté 15,1% du produit intérieur brut du pays. Et sept ans après, en 2016, cet énorme déficit a été transformé en excédent. Fait exceptionnel, égalé par des pays comme l'Allemagne et le Luxembourg, moins en déficit que la Grèce durant la crise. Et nos prévisions économiques indiquent que la Grèce restera bien en dessous du seuil de 3% en 2017, en 2018, ce qui nous permet, conformément aux règles européennes, de prendre aujourd'hui cette décision importante. Nous avons toutes les raisons de penser d'ailleurs que cette situation-là est durable à court mais aussi à moyen terme.

C'est une décision qui est d'une importance majeure, je le disais, et qui est très symbolique. Nous sommes à un moment où la Grèce récolte enfin les fruits de ses très durs sacrifices. Il y a eu lundi le déboursement de 7,7 milliards d'euros, il y a un autre déboursement de 800 millions d'euros qui est prévu. C'est la réponse à la conclusion de la seconde revue du programme. Aujourd'hui, deuxième bonne nouvelle, la Commission prend acte de la réduction massive du déficit grec, qui est aujourd'hui clairement sous la moyenne de la zone euro.

Ce sont des développements attendus depuis longtemps, ce sont des développements nécessaires au redressement et à la stabilité de la Grèce, ce sont des développements qui sont aussi très positifs pour renforcer la confiance des investisseurs. On sait tous que l'accès de la Grèce aux marchés est l'étape que chacun attend. Cette décision montre clairement que les pas que nous franchissons aujourd'hui sont des pas dans la bonne direction. Ma conviction, je l'ai répété souvent, mais nous y sommes, c'est que la Grèce peut maintenant tourner la page de l'austérité pour ouvrir un nouveau chapitre de croissance et d'emplois.

Comment en sont-nous arrivé là? Nous en sommes arrivés là parce que la Grèce a su accomplir un paquet de réformes sans précédent - le deuxième examen du programme, c'est tout de même 140 actions. Faire 140 actions, dont certaines étaient difficiles, ce n'est pas un mince exploit. Et je suis tout à fait conscient de l'impact de plusieurs de ces mesures dans la vie de tous les jours des citoyens grecs.

La Grèce entre dans la dernière année de son programme. Il faudra clairement mettre l'accent sur la croissance, la croissance durable, la croissance forte, la reprise de l'investissement, l'amélioration du système de sécurité sociale pour protéger et accompagner les plus vulnérables. Le pays pourra ainsi se tourner vers la perspective d'une sortie de programme réussie l'an prochain. La Commission restera aux côtés du peuple grec dans cette nouvelle étape. Demain, le Président Juncker sera à Thessalonique pour reçevoir un doctorat honoris causa. Et j'avais promis lundi que nous ferions tout pour que visite soit réussie. Je pense que le peuple grec doit savoir que la Commission, son Président et moi-même avons toujours été à ses côtés dans ces moments difficiles. J'irai ensuite à Athènes moi-même le 25 juillet prochain pour discuter avec le Premier ministre Alexis Tsipras et le Ministre Tsakalotos de la fin du programme, de ce qui nous attend par la suite.

J'ajoute une dernière chose avant de répondre à vos questions, qui est qu'en 2011, souvenons-nous en, 24 Etats-membres de l'Union européenne étaient dans la Procédure de Déficit Excessif, la quasi-totalité des Etats-membres de la zone euro à l'époque. Après la sortie de la Grèce, il ne restera que trois pays de l'Union européenne en déficit excessif. C'est le Royaume-Uni, qui n'est pas dans la zone euro et qui n'y sera pas, qui est même candidat à la sortie de l'Union européenne, et c'est la France et l'Espagne. S'agissant de la France et de l'Espagne, le déficit respectif de ces pays devrait être ramené sous la barre des 3% cette année ou l'an prochain au plus tard. Et si je regarde plus globalement encore sur les chiffres, le déficit moyen de la zone euro était de 6% en 2010, il est de 1.4% prévu cette année.

Il m'arrive d'entendre que nos règles ne fonctionnent pas, qu'elles sont appliqués trop mollement, qu'on n'y met pas la l'ardeur nécessaire. Je pense que la meilleure réponse à cette thèse que j'ai toujours trouvée absurde, ce sont les résultats. Et les résultats, c'est que les déficits baissent effectivement dans la zone euro. C'est que le nombre de pays en déficit excessif recule de manière considérable. Et nous prouvons là que nos règles sont efficaces et que la manière dont cette Commission les applique, avec intelligence et avec flexibilité, est aussi efficace. Je maintiens qu'elle est plus efficace qu'une approche qui serait punitive, rigide ou stupide.

Ce n'est pas seulement la Grèce qui tourne aujourd'hui une page, c'est l'ensemble de la zone euro qui sort de la longue période d'austérité budgétaire des sept dernières années.

Et quand je dis que c'est l'ensemble de la zone euro, il faut maintenant terminer le travail. 2018 doit être l'année où tous les pays de la zone euro sans exception sont enfin sous 3% et cela doit être aussi pour moi l'année où la Grèce puisse sortir de son programme de manière réussie et harmonieuse.

Nous devons marquer ce changement dans le cycle économique en agissant pour transformer la reprise économique qui est là, dans la zone euro, en une reprise durable, et une reprise durable qui serait une reprise juste, c'est-à-dire avec une répartition plus équitable de ses fruits parmi nos Etats membres et parmi nos citoyens.

Voilà pour la bonne nouvelle que je voulais vous apporter, je vous remercie de votre attention.

La Sté Union européenne a publié ce contenu, le 12 juillet 2017, et est seule responsable des informations qui y sont renfermées.
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