WASHINGTON, 10 octobre (Reuters) - La parution d'un rapport de la Chambre des représentants des Etats-Unis, se prononçant contre les relations d'affaires entre les opérateurs américains et les équipementiers de réseaux chinois ZTE et Huawei, a déclenché une série de plaintes contre les deux groupes.

Un membre du personnel de la commission du Renseignement de la Chambre a annoncé mardi avoir reçu des "dizaines et des dizaines" de plaintes de la part d'anciens employés et de clients, qui ont poussé à l'ouverture d'un nouveau volet de l'enquête.

Le rapport de la commission a été publié à l'issue de onze mois d'enquête sur les deux équipementiers chinois, et estime qu'ils pourraient représenter un risque pour la sécurité intérieure du fait de l'influence présumée de Pékin.

La commission a fait état du refus de Huawei et de ZTE de fournir certains documents, en particulier ceux relatifs à leurs relations avec les autorités chinoises.

Le groupe de parlementaires a dit avoir obtenu des affirmations jugées crédibles, recueillies auprès d'experts du secteur et d'employés ou ex-salariés de Huawei laissant entendre que l'entreprise s'est rendue coupable de corruption ou encore de violation de brevets.

Huawei, non coté en Bourse, est le numéro deux mondial des équipements télécoms en terme de chiffre d'affaires derrière le suédois Ericsson. ZTE pointe au cinquième rang dans ce secteur d'activité.

Les deux entreprises chinoises fabriquent également des téléphones mobiles, ZTE étant le numéro quatre mondial et Huawei le numéro six.

Huawei envisage une introduction en Bourse pour faire taire des soupçons qui entravent grandement sa tentative de percée aux Etats-Unis, selon plusieurs sources. (voir )

Dans un courrier électronique envoyé à Reuters, un porte-parole de Huawei avait rejeté les accusations de la commission, parlant d'affirmations sans fondement qui, selon lui, "mettent en péril des emplois américains et l'innovation (et) ne protègent en rien la sécurité nationale".

De son côté, ZTE a publié la copie d'un courrier envoyé en septembre à la commission dans lequel la société exprime son "profond désaccord" avec l'affirmation selon laquelle elle est contrôlée par l'Etat chinois. (Jim Wolf, Julien Dury, Benoit Van Overstraeten et Wilfrid Exbrayat pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : ZTE Corporation, Ericsson, Leap Wireless International, Inc.