Montréal (awp/afp) - Le groupe pharmaceutique Valeant, dans la tourmente en raison de manipulations comptables avec ses distributeurs, a annoncé vendredi avoir respecté la date limite pour déposer ses comptes consolidés auprès des autorités boursières afin d'éviter les poursuites de ses créanciers.

Valeant avait jusqu'à ce vendredi pour déposer les documents comptables à la SEC (Securities and Exchange Commission) pour son exercice fiscal 2015. Le laboratoire a indiqué que les documents comprenaient les comptes consolidés pour les trois derniers exercices comptables.

Valeant a détaillé vendredi les erreurs comptables. Des ventes ont été enregistrées à tort pour 58 millions de dollars en 2014. Des médicaments avaient été simplement livrés à son ancien distributeur américain Philidor, mais non vendus aux clients.

Toujours pour 2014, le bénéfice net a été réduit de 33 millions de dollars, ou 9 cents par action.

Le groupe a indiqué qu'une partie des ventes abusivement facturées avaient été portées au compte du premier trimestre 2015.

En revanche, Valeant a aussi pointé du doigt des erreurs comptables sur ce premier trimestre l'an dernier et a dû abaisser le chiffre d'affaires de 21 millions.

Le laboratoire a révisé à la hausse de 24 millions son bénéfice net pour la période janvier à mars l'an dernier, soit un impact de 7 cents par action.

Pour le dernier trimestre 2015, dont les comptes restent à certifier, Valeant a une nouvelle fois modifié le montant de ses ventes pour des médicaments, dont 16 millions de dollars pour l'Addyi et 5 millions pour le Xifaran.

Pour les trois derniers mois l'an dernier, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires de 2,8 milliards. Le niveau de la perte précédemment annoncé de 336 millions de dollars, n'a pas été modifié.

Des détenteurs de la dette du laboratoire l'avaient mis en demeure en exigeant un remboursement de leurs engagements si Valeant ne déposait pas ses comptes détaillés et consolidés auprès des autorités boursières.

Ces manipulations comptables et les difficiles relations avec les créanciers ont précipité le départ du PDG Michael Pearson, en place depuis 2008, et son remplacement lundi par un spécialiste de l'industrie pharmaceutique, Joseph Papa.

Le groupe a également vu sa valeur boursière fondre de 90 milliards de dollars l'été dernier à 12 mds actuellement.

afp/jh