Certaines agences de notation, telles que Standard and Poor’s et Fitch, ont d’ores et déjà déclaré le pays en défaut partiel sur sa dette, le Venezuela n’étant pas en capacité de respecter ses engagements sur deux échéances, notamment 2025 et 2026. Plus concrètement, on parle d’une dette de l’ordre de 150 milliards de dollars alors que l’Etat bolivarien ne dispose que de 9 milliards de réserves et doit rembourser 1,5 milliard d’ici la fin de l’année et 8 milliards en 2018. En d’autres mots, le pays, déjà en récession, est tout simplement dans l’incapacité d’honorer ses paiements.

Les autorités souhaitent ainsi légitimement restructurer leur dette, mais les négociations avec les créanciers peinent à avancer, d’autant plus que le pays est sujet à des sanctions internationales. Les Etats-Unis imposent effectivement un blocus financier interdisant à ses banques et ses ressortissants de négocier tout accord avec des entités vénézuéliennes.  

Nicolas Maduro cherche donc de nombreux recours pour ne pas déclarer coûte que coûte son pays en défaut. Le Venezuela a ainsi obtenu un soutien de la part de la Russie, son deuxième plus important créancier après la Chine. Pour autant, force est de constater que ce coup de pouce ne fait que freiner l’inévitable. Le leader en place s’efforce ainsi de renforcer sa position à la tête du pays, en plaçant notamment l’armée au cœur du gouvernement. De ce fait, près de la moitié du gouvernement vénézuélien est composé de militaires, faisant de l’armée le principal allié du président socialiste. L’armée pilote ainsi des fonctions régaliennes hautement stratégiques, un général a notamment été nommé ministre du pétrole et patron de l’emblématique compagnie étatique, la PDVSA.

Enfin, dernier fait en date, Maduro compte lancer une monnaie virtuelle propre à son pays, le Petro, pour maintenir une souveraineté monétaire. La valeur de cette cryptomonnaie devrait être principalement basée sur les réserves de pétrole du Venezuela, les plus importantes du globe. Cette tentative inédite du gouvernement de ne pas signer l’arrêt de mort de son régime de change relance le débat sur la régulation des cryptomonnaies, sujet qui divise plus que jamais.