Alors que l’élection d’Emmanuel Macron en France assène un cinglant revers aux courants eurosceptiques et que Donald Trump collectionne les controverses outre-Atlantique, la monnaie unique évolue dans ses plus hauts niveaux depuis 6 mois.

Oui, un projet résolument pro-européen peut remporter des élections en 2017. Le constat rassure les marchés et envoie un signal fort aux électeurs allemands et italiens qui seront appelés aux urnes dans les prochains mois. Une situation qui devrait par ailleurs encourager de nouveaux débats au sein du Conseil des gouverneurs de la BCE, déjà concerné par la robustesse de la croissance et la vigueur de l’inflation en zone Euro, soutenues par la solidité de l’excédent commercial outre-Rhin.

Aux Etats-Unis en revanche, les indicateurs montrent de sérieux signes de ralentissement, tant au niveau de la hausse des prix que de la consommation, tandis que Donald Trump s’enlise dans des scandales sans précédent. Déstabilisé par l’affaire du limogeage du patron du FBI et les révélations quant à une probable collaboration avec Moscou, le président américain perd peu à peu le soutien de son propre camp. Les investisseurs s’interrogent désormais sur sa capacité à conduire sa politique, en particulier en matière de relance budgétaire, et même sur l’hypothèse d’une destitution. Le contexte pourrait par conséquent convaincre la FED, qui table sur deux nouvelles hausses de taux d’ici la fin de l’année, de jouer la montre.

Graphiquement, en données hebdomadaires, l’Euro profite du regain d’intérêt des investisseurs pour l’Union monétaire et accélère sa progression entamée au début de l’année, après avoir chuté dans des zones de prix inédites depuis 15 ans. Dans la dynamique actuelle, le haut de la fourchette qui emprisonne la parité depuis plus de deux ans pourrait de nouveau être testée dans les semaines qui viennent et potentiellement ouvrir la voie d’une accélération vers 1.1717 USD.