L'Insee a fait état vendredi d'une progression de 1,6% de la production industrielle sur le mois, soit bien plus que ne l'attendaient les économistes interrogés par Reuters (+0,5%), ce qui fait plus que compenser le recul de 1,1% enregistré en juillet .

La production manufacturière, qui exclut le secteur de l'énergie, a fait mieux encore avec un gain de 2,2% en août après -1,3% un mois plus tôt.

En niveau absolu, l'indice de la production industrielle d'août est à un plus haut depuis novembre 2013 et celui de la production manufacturière se rapproche de ses niveaux de l'été 2012.

"C'est rassurant après les chiffres inquiétants de juillet, même s'il y a beaucoup de volatilité liée à l'été", a déclaré François Cabau, économiste de Barclays.

Lors de la présentation de sa dernière note de conjoncture, la semaine passée, l'Insee avait insisté sur le "trou d'air" de la production industrielle en juillet, dû notamment à l'automobile, secteur où plusieurs entreprises ont avancé leurs vacances.

L'institut avait pour ces raisons revu en baisse à 0,2%, contre 0,3%, sa prévision pour le PIB du troisième trimestre, un niveau que prévoit aussi désormais la Banque de France () mais qui ne remet pas en cause l'objectif de 1% pour 2015 retenu par le gouvernement.

L'automobile a tiré le rebond de la production industrielle d'août avec une progression de 12,6% de sa production, devant le textile-habillement (+9,9%) et la chimie (+4,9%).

"La croissance est de retour au troisième trimestre mais elle reste modérée", estime François Cabau.

Il fait valoir que l'acquis de la production manufacturière à fin août pour le trimestre atteint péniblement 0,1%, bien loin de la hausse de 1,4% enregistrée au premier trimestre qui risque de rester sans lendemain.

En attendant, le chiffre français d'août contraste fortement avec celui de l'Allemagne, dont la production industrielle a reculé de 1,2% sur le mois (), et les baisses enregistrées en Italie et en Espagne.

L'économie française, dont la consommation est le principal moteur, est moins affectée que ses grands partenaires européens par le ralentissement en cours des économies émergentes.

Dans une note publiée vendredi, Exane BNP Paribas relève ainsi que ses exportations vers celles-ci représentent 6,2% de son PIB contre 12,4% en Allemagne.

(Yann Le Guernigou, édité par Yves Clarisse)