PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les marchés financiers vont devoir prendre en compte le risque croissant d'une sortie sans accord du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE), a déclaré mardi le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau.

Les marchés parient encore sur "un scénario d'accord, et ils vont devoir intégrer dans ce qu'on appelle leur 'pricing', notamment la valeur de la livre, ils vont devoir intégrer le risque croissant d'un non-accord", a déclaré le membre du conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) lors d'un entretien accordé à BFM Business.

"Le risque d'un 'no deal' a beaucoup augmenté ces derniers jours", a souligné le gouverneur. Cependant, "les marchés financiers aujourd'hui n'ont pas pleinement intégré cette perspective d'une sortie sans accord donc il y aurait des turbulences sur les marchés financiers", a prévenu François Villeroy de Galhau.

"Il reste 10 jours. nous sommes le 2 avril et le 12 avril, si les Britanniques ne se sont pas mis d'accord sur une solution alternative, ce sera une sortie sans accord", a expliqué le banquier central, qui a précisé que "toutes les dispositions" avaient été prises par la BCE afin "d'assurer la continuité des contrats, notamment dans le domaine financier" en cas de "no deal".

"Nous serons présents mais il y aura, évidemment si nous sommes dans ce scénario, des turbulences sur les marchés comme il y en avait eu en juin 2016", après la décision des Britanniques de quitter l'UE, a prévenu le gouverneur de la Banque de France.

La BCE et la Banque d'Angleterre (BOE) ont notamment mis en place des accords de swap de devises, permettant aux banques britanniques d'emprunter, si nécessaire, des euros auprès de l'institution européenne, et à la BOE de prêter des livres sterling aux banques européennes.

-Alice Doré, Agefi-Dow Jones; +33 1 41 27 47 90; adore@agefi.fr ed : LBO

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