GLASGOW, Ecosse, 15 mai (Reuters) - David Cameron a appelé jeudi les Ecossais à ne pas succomber à la tentation de sortir du Royaume-Uni au moment où les enquêtes d'opinion montrent une progression des thèmes indépendantistes dans la population écossaise.

Le Premier ministre britannique a pour l'instant observé une attitude réservée dans un débat de plus en plus passionné à mesure qu'approche la date du référendum prévu le 18 septembre à propos de l'accord qui lie l'Ecosse à l'Angleterre depuis 307 ans.

L'écart entre les partisans de l'indépendance et les défenseurs d'un maintien dans le Royaume-Uni ne cesse de se réduire et n'est plus désormais que de neuf points contre 22 points en septembre dernier.

De plus, 53% des électeurs écossais jugent négative la campagne électorale menée par les anti-indépendantistes.

"Nous voulons que l'Ecosse reste. Nous nous enrichissons mutuellement", a estimé David Cameron en visite dans la caserne Walcheren appartenant au régiment royal d'Ecosse à Glasgow.

"Ensemble, nous sommes un Royaume-Uni avec un avenir commun", a-t-il ajouté lors de cette deuxième visite en Ecosse depuis le début de l'année.

Son précédent passage en février lui avait valu quelques critiques. Le Premier ministre britannique n'était resté que quelques heures sur place, visitant une plate-forme pétrolière et assistant à une réunion ministérielle à Aberdeen avant de s'en aller.

Cela n'avait guère contribué à renforcer la maigre popularité dont bénéficie localement le Parti conservateur qui possède un seul élu sur les 59 sièges écossais au Parlement britannique.

Cette situation est d'ailleurs l'objet d'une plaisanterie populaire qui veut qu'il y ait plus de pandas géants (deux sont pensionnaires du zoo d'Edimbourg) que de parlementaires conservateurs en Ecosse.

Le chef de file des Tories a récemment précisé qu'il ne démissionnerait ni de son poste de Premier ministre, ni de celui de leader conservateur, si les Écossais se prononçaient en faveur de leur indépendance en septembre.

Alex Salmond, dirigeant du Parti national écossais (SNP, indépendantiste), a répété que Cameron ne disposait que d'un soutien négligeable en Ecosse et que le Parti conservateur ne représenterait jamais les Ecossais.

David Cameron devrait effectuer d'autres visites en Ecosse au cours des prochains mois, avant le scrutin référendaire. (Belinda Goldsmith; Pierre Sérisier pour le service français)