La tradition du vendredi offensif vient de connaître sa première exception depuis 12 semaines. Le Dow Jones a cédé -0,72% à 16.960, le Nasdaq -0,5% à 4.449,6 et le 'S&P' a lâché -0,49% (à -0,5%, c'était du rouge sur la semaine écoulée).

Globalement, ce fut une semaine pour rien à Wall Street: le bilan hebdomadaire du S&P500 s'établit à +0,01% et le 'VIX' qui lui est associé a repris 7,2% à 12,70. Le Russel-2000 a fini en repli de -1%, confirmant la désescalade des PER sur les 'biotechs' et les réseaux sociaux.

La séance restera marquée par l'effondrement de -85% du titre Cynk vers deux dollars (partant de 13,9 dollars après un zénith à plus de 21 dollars une semaine plus tôt en 'intraday').
Cynk est une sorte de coquille vide numérique, sans salarié et sans chiffre d'affaire qui avait explosé de +36000% en un mois (sur des rumeurs invérifiables et des achats robotisés): c'est le titre le plus emblématique de tous les excès et emballements des dernières semaines.

Même après ce plongeon, le titre 'pèse' encore plus de 600 millions de dollars de capitalisation boursière... mais il avait atteint les six milliards avant suspension de cotations il y a 10 jours.

Pour en revenir au coeur de l'actualité macroéconomique, les opérateurs n'ont su tirer parti de la hausse de +0,7% des commandes de biens durables aux Etats-Unis au mois de juin: le chiffre était pourtant meilleur qu'attendu, mais il semblerait que Wall Street nourrissait l'espoir que le rebond dépasserait 1% et compenserait le repli du mois précédent.

Le Nasdaq et le S&P500 ont en outre pâti du plongeon de -9,65% d'Amazon suite à la publication de résultats jugés préoccupants: le groupe de Jeff Bezos n'a jamais dégagé un dollar de bénéfice depuis des années et les pertes successives n'ont jamais été sanctionnées, pourvu que le chiffre d'affaire progresse.

Et celui du second trimestre a bondi de +23% sur 12 mois... mais le marché semble faire preuve de moins de complaisance cette fois-ci. Peut-être un signe que les investisseurs ne veulent plus se contenter de vivre d'espoir et d'eau fraîche: la perte d'exploitation est pointée du doigt et il est vrai qu'elle s'avère plus lourde qu'anticipée.

Dans la série des déceptions liées à la consommation des ménages, il ne faut pas oublier Visa, dont la chute de -3,6% a plombé le Dow Jones. Cela aurait pu être pire puisque le N°1 des cartes de crédit a abaissé ses prévisions de chiffre d'affaires annuel pour cause de croissance mondiale somnolente. Les derniers chiffres en provenance de Chine laissent espérer une embellie au second semestre, ce qui a tempéré le diagnostic négatif émis par Visa sur la consommation mondiale.

Le nombre d'abonnés de la chaîne de radio Pandora Media n'a pas atteint le consensus: la sanction a été tout aussi sévère que pour Amazon avec -10%.

Le Nasdaq a également subi le poids des dégagements sur Broadcom (-2,5%), Texas Instruments (-2,2%) ou Staples (-1,8%).

Un semblant d'aversion pour le risque semble expliquer la nouvelle détente observée sur les T-Bonds américains qui ont ricoché sous le palier des 2,5% pour retrouver leur récent plancher inscrit vers 2,465%.

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