Un nouveau florilège de records absolus succède à une séance de pause mercredi: le Dow Jones gagné 0,2% et culmine à 17.719, le S&P500 progresse d'autant et se hisse à 2.052,75, le Nasdaq a repris 0,56%, à 4.701,9, terminant à seulement 0,5Pts de son record de 14 ans et demi (4.702,44 en clôture le 18/11).

La séance n'avait pourtant pas bien débuté outre Atlantique et les indices US perdaient de -0,3% à -0,5% au cours des 1ers échanges (la faute à la stagnation de la production chinoise et au recul inattendu du PMI composite en Europe).

Mais terminer en repli à la veille de la séance des '3 sorcières' dans un contexte qui semble devenu le plus 'archibull' jamais observé depuis fin 1999/mars 2000 ou mai/juin 2007, c'est pratiquement inenvisageable.

Le degré d'obnubilation haussière de Wall Street n'a d'égal que l'ampleur du consensus 'bull': à 86% (contre 14% pour les baissiers), c'est le plus univoque observé depuis juillet 2005.
Les stratèges, les 'influenceurs' et les gérants les plus écoutés se relaient devant les micros et les caméras pour affirmer qu'il n'existe aucune alternative aux actions et que 2015 sera probablement plus flamboyant que 2014 pour les indices US.

Et de justifier leur pronostic par des dividendes qu'ils anticipent en progression constante aux Etats Unis (rachats massifs de titres oblige), une multiplication des OPA et autres fusions... et des taux d'intérêt toujours nuls et qui devraient le rester pourquoi pas jusqu'à fin 2016.

Et pourquoi pas imaginer un 'QE4' illimité/infini si l'atonie de la croissance en Europe, en Chine et au Japon devait freiner l'expansion de l'économie américaine en deçà de l'objectif minimum des 2%.

Ceci n'est qu'une synthèse des prévisions de 3 des meilleurs stratèges de Wall Street qui se sont exprimés ce jeudi: Jason Trennert, distingué par Barron's comme le 'meilleur cerveau de Wall Street' (et qui voit Janet Yellen soutenir les marchés coûte que coûte), Margaret Patel, gérante vedette de Wells Capital Management (également très écoutée, qui voit 2015 en rose-doré), et David Kostin, l'incontournable responsable de l'allocation d'actifs chez Goldman Sachs qui anticipe une hausse tendancielle -et pourquoi pas régulière- des actions jusqu'en... 2018.

Un point commun à leur discours, déjà évoqué : 'il n'y a pas d'alternative aux actions'.

Dans ces conditions, peu importe la conjoncture, le contexte géopolitique, le prix des matières premières, les déficits budgétaires, commerciaux, etc.

Peu importent surtout les chiffres économiques : qu'ils soient bons ou mauvais, ce ne sont que de simples éléments de décor qui n'ont plus aucune influence sur la trajectoire de Wall Street depuis l'été 2012.

Et des chiffres, il y en avait une véritable déferlante ce jeudi: de quoi donner raison à tout le monde... à condition d'en conclure que tout est globalement positif.
Les prix à la consommation sont restés stables le mois dernier (recul de la facture énergétique oblige), l'indice PMI manufacturier 'flash Markit' a reculé à 54,7 points ce mois-ci, contre 55,9 en octobre (un recul qui laisse entrevoir un ralentissement de la croissance américaine autour de 2,5% au quatrième trimestre, contre 3,5% au troisième trimestre).

L'indice des indicateurs avancés a toutefois progressé à un rythme supérieur aux attentes en octobre : +0,9% à 105,2 points, après une progression de 0,7% en septembre et alors que les économistes attendaient une hausse de l'ordre de 0,6%.

Les ventes de logements anciens aux Etats-Unis ont augmenté de 1,5% à 5,26 millions d'unités (après 5,18 millions en septembre) selon la NAR.
Sur 12 mois écoulés, il ne s'agit pas franchement d'un 'boom' dans l'immobilier d'occasion puisque les ventes ont progressé de 2,5% et les prix médians de +5,5% à 208.300$.

Enfin, l'indice 'Philly Fed' a tout simplement doublé ce mois-ci pour s'établir à 40,8 points (au plus haut depuis 1993 !), contre 20,7 points en octobre et un repli autour de 18,3 points prévu par le marché.

Le 'S&P' a été porté vers de nouveaux sommets par les parapétrolières (+2% en moyenne) puis par Best Buy +7% (rebond du C.A grâce aux ventes de tablettes) et surtout Intel +4,65% (à 35,95$) qui revoit à la hausse ses estimations pour 2015.

Parmi les replis les plus marquants, Keurig -7,4%, Regeneron -2,2%, Target -1,8%, Gilead -1,7%.


Copyright (c) 2014 CercleFinance.com. Tous droits réservés.