Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,5% environ pour le Dow Jones et le S&P-500 et de plus de 0,8% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 recule de 0,88% à 5.086,32 vers 12h45 GMT. À Francfort, le Dax perd 0,54% et à Londres, le FTSE abandonne 0,95%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 cède 0,73%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,73% et le Stoxx 600 0,66%.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a laissé comme attendu sa politique monétaire inchangée jeudi et a évoqué la poursuite d'une croissance économique soutenue par la bonne santé du marché du travail et la vigueur de consommation des ménages, laissant ainsi le champ libre à une hausse de taux en décembre.

"Le résultat de la réunion de la Fed et son communiqué n'ont pas fourni de surprises importantes mais ils ont permis de renforcer les anticipations d'une hausse de taux en décembre et cela a pesé sur les actions", résume Masahiro Ichikawa, stratège chez Sumitomo Mitsui Asset Management.

VALEURS EN EUROPE

Une série de résultats trimestriels décevants pénalise également la tendance européenne. C'est le cas par exemple de Rubis qui chute de 14,88%, s'acheminant vers sa plus forte baisse en une séance depuis 1993.

Le groupe de luxe Richemont perd 6,86% après s'être montré prudent en raison des incertitudes géopolitiques et économiques dans son secteur.

Parmi ses concurrents européens, Kering recule de 3,58% et LVMH de 2,2%.

Après avoir abaissé leurs prévisions de résultats pour 2018, Nexans perd 13,62% et l'allemand Thyssenkrupp 10,44%.

Le secteur des ressources de base cède par ailleurs 2,9% dans le sillage du repli des cours des métaux industriels. A Paris, ArcelorMittal recule de 2,21%.

Parmi les valeurs en hausse, Edenred grimpe de 3,05%, dopé par l'annonce de l'acquisition de la "fintech" américaine Corporate Spending Innovations (CSI) pour 600 millions de dollars (526 millions d'euros).

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

A Wall Street, le marché réagira notamment aux résultats de Walt Disney, l'une des 30 valeurs du Dow Jones, qui gagne plus de 2,5% en avant-Bourse après avoir annoncé un bénéfice et un chiffre d'affaires trimestriels supérieurs aux attentes.

CHANGES

L'indice dollar se stabilise face à un panier de devises de référence, après avoir touché un pic d'une semaine en réaction au communiqué de la Réserve fédérale.

La tendance pourrait bouger avec la publication des prix à la production à 13h30 GMT et de la première estimation de l'indice de confiance du Michigan à 15h30 GMT.

La hausse du billet vert pèse sur l'euro, qui est en outre pénalisé par les divisions entre l'Europe et l'Italie sur le budget prévisionnel de Rome.

Giovanni Tria, le ministre italien de l'Economie, a annoncé le maintien des principaux axes de son budget en dépit des appels de la Commission européenne à le réviser.

L'euro abandonne 0,11% à 1,1349 dollar.

Le sterling perd, quant à lui, 0,21% face au dollar et n'a pas réagi à l'annonce d'une croissance conforme aux attentes de l'économie britannique au troisième trimestre.

TAUX

Les rendements des emprunts d'Etat américains se sont orientés à la hausse jeudi après les annonces de la Fed, notamment les taux courts, mais les dégagements sur les actions en cette fin de semaine favorisent depuis un retour sur la dette souveraine.

Le rendement des Treasuries à dix ans recule ainsi de plus de deux points de base, sous 3,21%, après avoir atteint la veille un pic à 3,241% en réaction au communiqué de la banque centrale américaine.

Le rendement du Bund allemand de même échéance évolue de la même façon en baisse, revenant à 0,427%. Son équivalent italien prend en revanche près de quatre points de base à 3,441%.

PÉTROLE

Les cours du brut restent orientés en baisse, toujours pénalisés par les craintes de surabondance de l'offre dans un contexte de possible ralentissement à venir de la demande.

Le baril de brut léger américain (WTI) accuse désormais un repli de plus de 21% par rapport à son pic à 76,90 dollars touché début octobre, ce qui traduit un marché baissier ("bear market").

Le baril de Brent de la mer du Nord a perdu quant à lui plus de 19% depuis un plus haut depuis 2014, à 86,74 dollars, touché il y a un mois. Il est repassé sous la barre des 70 dollars, une première en sept mois.

MÉTAUX

Le cours du cuivre a touché un plus bas d'une semaine et les autres métaux industriels comme le nickel et le zinc sont en baisse en raison des inquiétudes liées au resserrement des taux d'intérêt américains et au nouveau ralentissement de l'indice des prix à la production en Chine.

(Édité par Marc Angrand)

par Laetitia Volga