L'inquiétude concernant les négociations commerciales entre Washington et Pékin pèse également sur les marchés après le bref regain d'optimisme déclenché la veille par les propos rassurants de Donald Trump.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,3% à 0,4% après un rebond de 0,8% à 1% en clôture mardi. À Paris, l'indice CAC 40 perd 0,58% à 5.310,61 points vers 12h05 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,75% et à Londres, le FTSE recule de 0,02%. La Bourse de Milan abandonne 1,02%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 perd 0,33%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,66% et le Stoxx 600 0,41%.

Après avoir affirmé mardi Rome était prête à enfreindre les règles budgétaires européennes si besoin pour stimuler l'emploi, provoquant des tensions au sein du gouvernement italien et sur les marchés, Matteo Salvini, vice-président du Conseil et chef de file de la Ligue, a déclaré que ces règles affamaient l'Europe et devaient être modifiées, ce qui alimente la remontée des rendements obligataires italiens.

Sur le front du commerce mondial, le président américain a déclaré mardi que les négociations n'avaient pas capoté et a qualifié le bras de fer que se livrent Washington et Pékin de "petite querelle". Dans sa première intervention publique depuis le regain de tensions commerciales entre Pékin et Washington, le président chinois Xi Jinping s'est félicité mercredi de son côté de la longue et glorieuse tradition d'ouverture de la Chine.

L'annonce d'une croissance nettement plus faible qu'attendu des ventes au détail et de la production industrielle en Chine en avril, incite les investisseurs à la prudence.

Dans ce contexte, l'annonce d'un rebond de croissance en Allemagne et d'une croissance en zone euro conforme aux prévisions a peu d'impact sur la tendance.

L'Allemagne a renoué avec la croissance au premier trimestre 2019 grâce à une hausse de la consommation et à la bonne santé de la construction, selon les données préliminaires de l'office fédéral de la statistique.

Pour l'ensemble de la zone euro, la croissance a accéléré, comme annoncé initialement, à 0,4% au premier trimestre 2019, grâce au rebond de l'économie allemande et à la sortie de récession de l'Italie, selon Eurostat.

Cet après-midi aux Etats-Unis, les investisseurs attendent aussi une série d'indicateurs, dont les ventes au détail et la production industrielle d'avril, ainsi que les stocks des entreprises au mois de mars. LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

VALEURS EN EUROPE

Après avoir déjà perdu 2,3% la veille, Renault continue de souffrir (-4,05%, la plus forte baisse du CAC 40) après des résultats et prévisions décevantes de son partenaire Nissan qui a chuté de 6,5% à Tokyo.

L'automobile enregistre la plus forte baisse sectorielle avec un repli de 1,85%. Volkswagen perd 3,76%, plus net recul du Stoxx 50.

Crédit Agricole cède 2,82% après avoir fait état d'un bénéfice net inférieur aux attentes au premier trimestre, au cours duquel la hausse des charges a éclipsé la baisse des provisions pour mauvaises créances.

La banque entraîne avec elle d'autres valeurs du secteur, notamment la Société générale, qui perd 1,67%, et BNP Paribas (-1,58%).

Parmi les plus fortes baisses du Stoxx 600, Eutelsat recule de 7,5%, l'opérateur de satellites ayant abaissé sa prévision de chiffre d'affaires annuel.

TAUX

Sur le marché obligataire, les rendements allemands se sont enfoncés un peu plus en territoire négatif, au plus bas depuis deux ans et demi - malgré les données positives sur la croissance en Allemagne et en zone euro - dans le contexte d'aversion au risque lié aux inquiétudes sur le commerce international et sur le budget italien. Celui du Bund à 10 ans perd 4 points de base à -0,107% après un plus bas de plus de deux ans à -0,122%.

Les rendements des obligations italiennes font exception et grimpent à des plus hauts de deux mois et demi. Le rendement à 10 ans a touché un pic à 2,807%.

Le rendement des Treasuries est en repli, d'environ trois points de base à 2,384%.

CHANGES

Dans l'incertitude sur l'issue des négociations sino-américaines et en attendant une série d'indicateurs américains, le dollar et l'euro stagnent.

L'"indice dollar", qui mesure les fluctuations du billet vert par rapport à un panier de devises de référence, prend 0,05% et le yuan se maintient près de son plus bas de cinq mois touché mardi.

Les données positives sur le retour à la croissance en Allemagne au premier trimestre ne suffisent pas à soutenir l'euro, qui perd 0,2% à 1,1180 dollar.

PÉTROLE

Les cours du pétrole baissent après l'annonce par l'American Petroleum Institute (API) d'une augmentation surprise des stocks de brut américains la semaine dernière et en réaction au ralentissement en Chine.

Le baril du Brent recule de 0,45% à 70,92 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perd 95% à 61,20 dollars.

MÉTAUX

Les cours du cuivre poursuivent leur rebond dans des marchés plus optimistes qu'ailleurs sur les négociations commerciales sino-américaines et malgré des données décevantes sur l'économie chinoise. L'aluminium, en revanche, perdu du terrain.

(Édité par Marc Angrand)

par Juliette Rouillon