New York (awp/afp) - La Bourse de New York baissait vendredi, gagnée par l'inquiétude suscitée par le saut dans l'inconnu que représente le vote britannique en faveur de la sortie de l'Union européenne, mais évitant la panique: le Dow Jones perdait 2,57% et le Nasdaq 3,14%.

Vers 16h00 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average perdait 462,16 points à 17.5648,91 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 154,05 points à 4.755,99 points. L'indice élargi S&P 500 reculait de 56,26 points, soit 2,66%, à 2.071,53 points.

Ce repli était comparable à celui de la Bourse de Londres, qui a terminé en baisse de 2,76%, mais bien moins marqué que les chutes des autres places financières européennes et asiatiques, qui ont perdu jusqu'à 8,04% à Paris, et même 13,42% à Athènes.

Le vote britannique "fait planer un énorme nuage d'incertitudes", a expliqué Peter Cardillo, chez First Standard Financial. Selon lui, "la baisse n'est pas près de s'arrêter car personne ne sait ce qui va se passer", ce qui conduit les investisseurs à chercher des valeurs refuges.

"Les marchés financiers ont récolté la panique semée par les dirigeants politiques dans les semaines précédant le scrutin", a commenté Chris Low, chez FTN Financial.

"La réaction du marché a été plus forte qu'elle n'aurait pu l'être si les investisseurs n'avaient pas été tellement confiants sur un maintien du Royaume Uni (dans l'UE)", précisait-il.

"Ce qui va se passer après ça (...) est la question primordiale pour les investisseurs", soulignait pour sa part Patrick O'Hare, chez Briefing.

"Le marché américain des actions va-t-il bénéficier de l'idée qu'il est relativement sûr par rapport aux autres? Verra-t-on un renversement des marchés d'actions et d'obligations avec l'idée que la réaction immédiate au Brexit a été exagérée? Est-ce que ce scrutin britannique va déclencher une correction, ou pire, cet été? Tout est possible", selon M. O'Hare

Le marché obligataire bondissait. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans retrouvait des niveaux plus vus depuis l'été 2012, chutant à 1,566% contre 1,745% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,408%, contre 2,558% précédemment.

Dans ce contexte, les indicateurs américains passaient presque inaperçus, mais n'apportaient aucun réconfort.

Les commandes de biens durables aux Etats-Unis ont chuté plus fortement que prévu en mai, à hauteur de 2,2%. Le moral des ménages a reculé plus que prévu en juin en raison d'inquiétudes croissantes pour l'économie américaine, selon l'indice de l'Université du Michigan.

- Chute des banques -

Comme souvent en période d'incertitude, les valeurs liées aux services de base étaient le refuge des investisseurs prudents et parvenaient à afficher une petite progression (+0,66%), les valeurs financières souffrant en revanche le plus (-4,19% globalement).

Les banques d'affaires Goldman Sachs et Morgan Stanley dégringolaient respectivement de 5,66% (à 144,02 dollars) et de 9,42% (à 24,72 dollars), les généralistes Citigroup et Bank of America étant également très atteintes: -8,10% à 40,86 dollars pour la première, -6,48% à 13,13 dollars pour la deuxième.

Les valeurs liées à l'énergie perdaient également du terrain, pénalisées par le recul des cours du pétrole: ExxonMobil cédait 2,51% à 89,50 dollars, Chevron 1,64% à 102,73 dollars et la société de services pétroliers Halliburton 3,99% à 44,01 dollars.

Le spécialiste des photocopieuses en voie de scission, Xerox, perdait 3,79% à 9,64 dollars après l'annonce que la patronne Ursula Burns cèderait son fauteuil à Jeff Jacobson, qui avait été embauché en 2012 et est notamment un ancien de Eastman Kodak. Il avait déjà été annoncé la semaine dernière que la branche services, rebaptisée iGate, serait dirigée par Ashok Venturi.

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