(Actualisé avec contexte du Nasdaq, dollar)

* Le Dow a gagné 0,11%, le S&P-500 0,24%, le Nasdaq 0,41%

* Le Nasdaq dépasse sa clôture record de mars 2000

* Les valeurs de l'énergie tirent la cote avec la hausse du brut

* IBM (+2,95%) profite de rotations hors des semi-conducteurs

* Plusieurs poids lourds sanctionnés après leurs résultats

par Tanya Agrawal et Caroline Valetkevitch

NEW YORK, 23 avril (Reuters) - Wall Street a fini en légère hausse jeudi grâce à la bonne tenue du compartiment de l'énergie et de quelques valeurs technologiques, comme Apple, qui ont propulsé le S&P-500 à un nouveau sommet et permis au Nasdaq de signer sa première clôture record depuis l'éclatement de la bulle internet il y a 15 ans.

Le Nasdaq Composite, à forte pondération technologique, s'est adjugé 20,89 points ou 0,41% à 5.056,06, dépassant sa dernière clôture record, à 5.048,62 points, qui remontait au 10 mars 2000.

Le Standard & Poor's-500, indice de référence des gérants américains, a atteint vers la fin de séance un nouveau pic absolu à 2.120,49 mais il a ensuite reflué pour terminer en hausse de 4,97 points (0,24%) à 2.112,93, sous sa clôture record du 2 mars à 2.117,39.

Le Dow Jones des 30 grandes valeurs a gagné de son côté 20,42 points, soit 0,11%, à 18.058,69, tiré par Apple et par un rebond technique d'IBM.

Contrairement au Dow et au S&P qui ont depuis longtemps battu leurs records, le Nasdaq Composite a connu une remontée lente et irrégulière depuis son point bas de 2002 à 1.114,11 points, une trajectoire marquée par l'ascension des valeurs des biotechs et des réseaux sociaux et par la croissance exponentielle de la téléphonie mobile qui a fait d'Apple la première capitalisation boursière des Etats-Unis.

"Maintenant qu'on a atteint un nouveau plus haut, je pense qu'il y a le potentiel pour aller plus loin", assure Walter Price, gérant du fonds AllianzGI Global Technology à San Francisco. "En 2000, beaucoup de valeurs du Nasdaq se payaient 200 ou 300 fois leurs résultats estimés. On est dans un autre monde maintenant".

Sur les 31 mois entre son pic de 2000 et son plus bas de 2002, le Nasdaq Composite avait perdu 78,4% de sa valeur. De mars 2009 jusqu'à son record de jeudi, il a gagné 300%.

En séance, l'indice des valeurs de croissance est monté jusqu'à 5.073,09, encore en-deçà de son pic absolu de 5.132,52 également inscrit le 10 mars 2000.

La journée avait pourtant commencé dans le rouge en réaction aux résultats inférieurs aux attentes de plusieurs poids lourds de la cote et à des indicateurs économiques mitigés aux Etats-Unis, mais aussi en Chine et en Europe.

Ces données négatives pour le marché ont été contrebalancées par la hausse de 0,62% de l'indice S&P de l'énergie dans le sillage des cours du pétrole qui ont atteint des plus hauts de 2015, avec un gain en clôture de 3,38% pour le Brent à New York.

IBM REPREND DES COULEURS

Malgré la déception causée par les résultats de plusieurs poids lourds de la cote comme 3M, PepsiCo ou General Motors, huit des dix grands indices sectoriels S&P ont fini dans le vert, la plus forte hausse étant à mettre au crédit des télécoms (+2,2%) avec notamment un bond de 4,2% d'AT&T au lendemain de l'annonce d'un bénéfice meilleur que prévu.

3M (-3,0%), PepsiCo (-1,6%), et Procter & Gamble (-1,8%) ont tous trois imputé à la vigueur du dollar leurs chiffres d'affaires inférieurs aux attentes ou leurs prévisions revues en baisse tandis que GM (-3,3%) a mis en avant la baisse de la demande en Amérique du Sud et en Russie et un taux d'imposition plus élevé que prévu.

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Dans la construction résidentielle, PulteGroup a chuté de 7,9% à 19,97 dollars après l'annonce d'une baisse inattendue de son bénéfice trimestriel et aussi en réaction à la statistique sur les ventes de logements neufs.

Du côté des technologiques, Facebook (-2,6%) a pâti de la publication mercredi soir d'un chiffre d'affaires moins bon qu'attendu.

Texas Instruments a lâché 6,8% à 54,72 dollars en réaction à ses prévisions, inférieures aux attentes, pour le trimestre en cours.

Les autres valeurs des semi-conducteurs, comme Intel ou Qualcomm, ont baissé dans la foulée et leur indice sectoriel a cédé 1,58% sous le coup de rotations qui ont profité principalement à IBM, en hausse de 2,95% et principal soutien du Dow Jones.

Avec une décote de 15% par rapport à ses niveaux de valorisation moyens des 10 dernières années et un "gap" à refermer depuis son plongeon de 7% en octobre dernier, le géant des services informatiques bénéficie d'une configuration technique favorable même si ses fondamentaux restent fragiles après 12 trimestres consécutifs de baisse du chiffre d'affaires.

Apple, en hausse de 0,8%, a soutenu le Nasdaq à la veille du lancement de son Apple Watch, tout comme Google et Microsoft qui ont gagné respectivement 1,5% et 0,8% avant leurs résultats publiés à la clôture. Ces derniers, plutôt satisfaisants, permettaient à ces titres de grimper encore dans les échanges électroniques d'après-Bourse, de bon augure pour la séance de vendredi.

Les indicateurs américains en demi-teinte ont pesé sur le dollar qui cédait environ 1% face à l'euro en fin de séance, alors que les rendements des obligations d'Etat se sont stabilisés près de leurs plus hauts en trois semaines et demi atteints mercredi. (Véronique Tison pour le service français)