L'indice Dow Jones a cédé 83,18 points, soit 0,34%, à 24.664,89 et le S&P-500, plus large, a perdu 15,51 points ou 0,57% à 2.693,13.

Le Nasdaq Composite, à forte pondération technologique, a reculé de 57,18 points (0,78%) à 7.238,06.

Le compartiment des semi-conducteurs a chuté en réaction à un avertissement de Taiwan Semiconductor (TSMC), premier sous-traitant mondial pour la production de puces et fournisseur d'Apple, qui a revu à la baisse sa prévision du marché cette année en raison d'un fléchissement de la demande de smartphones.

Des analystes ont vite fait un lien avec Apple, dont le titre a perdu 2,83% à 172,80 dollars pour apporter la plus forte contribution à la baisse du S&P-500.

L'action TSMC cotée à New York a chuté de 5,70% et Intel a lâché 2,59%.

L'indice sectoriel des semi-conducteurs de la Bourse de Philadelphie a cédé 4,31%, sa plus forte baisse en deux mois, avec ses 30 composantes dans le rouge, et l'indice S&P des valeurs technologiques a reculé de 1,13%.

L'indice S&P des biens de consommation de base a perdu pour sa part 3,14%, la plus forte baisse des 11 grands indices sectoriels S&P, sous le poids de Philip Morris et de Procter & Gamble.

Philip Morris, le fabricant des Marlboro, a plongé de 15,58% à 85,64 dollars après des résultats et prévisions qui ont déçu les investisseurs.

Le titre du cigarettier a perdu jusqu'à 16,9% en séance, à un plus bas depuis novembre 2015 de 83,52 dollars, pénalisé par l'annonce d'une baisse des ventes en volume au premier trimestre. Dans la foulée, le concurrent Altria a décroché de 6,04%.

Procter & Gamble, en baisse de 3,27%, a accusé la plus forte baisse du Dow Jones après ses résultats et une déception sur ses marges, affectées entre autres par la hausse des prix des matières premières.

Le secteur des biens de consommation de base a aussi pâti de son profil défensif face à la hausse des taux d'intérêt longs, qui a à l'inverse profité aux valeurs financières.

"Le marché est assez obsédé par les taux actuellement", observe Richard Sichel, stratège chez The Philadelphia Trust Company. "L'évolution des différents secteurs est parlante. Les financières profitent d'un environnement de taux favorable."

L'indice S&P des financières a pris 1,52%-l'un des deux seuls indices sectoriels S&P en hausse avec l'énergie (+0,14%) - avec en vedette American Express qui s'est adjugé 7,588 en réaction à des résultats meilleurs que prévu.

"Cette saison des résultats a pour particularité que même si les chiffres sont conformes aux attentes, cela ne suffit pas. Il faut battre nettement le consensus", relève JJ Kinahan, stratège chez TD Ameritrade à Chicago.

Sur les 52 sociétés du S&P-500 qui avaient publié leurs comptes à la date de mercredi soir, 78,8% ont fait mieux qu'attendu selon les données de Thomson Reuters.

Autre valeur en vue, Amazon s'est octroyé 1,90% à 1.556,91 dollars, portant ses gains à 33% cette année et près de 70% sur les 12 derniers mois. Le géant du commerce en ligne a annoncé que son service payant Prime comptabilisait plus de 100 millions d'abonnés dans le monde.

LES MÉTAUX JOUENT AUX MONTAGNES RUSSES

Quelque 6,52 milliards d'actions ont changé de mains sur les différents marchés américains, à comparer à une moyenne de 6,98 milliards sur les 20 dernières séances.

Les marchés européens avaient auparavant fini sur une note hésitante, évoluant eux aussi au gré des publications des entreprises.

Sur le marché obligataire, la courbe des taux s'est légèrement resserrée après neuf séances d'aplatissement. Le rendement de l'emprunt à 10 ans a atteint 2,9173%, au plus haut depuis le 21 février, et celui du papier à 30 ans a grimpé à 3,1097% contre 3,046% mercredi.

La hausse des taux longs a profité au dollar qui s'est apprécié de 0,2% contre l'euro et de 0,3% face à un panier de six grandes devises. Le sterling a trébuché de 0,8% face au billet vert après des propos du gouverneur de la Banque d'Angleterre qui a tempéré les anticipations de hausse des taux au Royaume-Uni le mois prochain.

Les matières premières ont encore connu une séance animée. Le nickel et l'aluminium ont atteint des pics de respectivement trois et sept ans avant de refluer vivement, les analystes jugeant exagérée leur hausse d'environ un tiers depuis le 6 avril, date de l'annonce par Washington de nouvelles sanctions contre la Russie visant notamment Rusal, le deuxième producteur mondial d'aluminium, et potentiellement Nornickel, le numéro deux mondial du nickel.

Sur le Nymex, les cours du pétrole se sont stabilisés après leur envolée de près de 3% la veille.

(Avec Sruthi Shankar à Bangalore et Hilary Russ à New York, Véronique Tison pour le service français)

par Sinéad Carew