L'indice Dow Jones a gagné 145,46 points, soit 0,82%, à 17.851,51. Le S&P-500, plus large et principale référence des investisseurs, a pris 14,48 points (0,70%) à 2.090,54. Le Nasdaq Composite a avancé de 33,84 points (0,70%) à 4.894,89.

Surpris dans un premier temps par le ton volontariste de la Réserve fédérale la semaine dernière sur une éventuelle hausse de taux le mois prochain, les investisseurs paraissent désormais avoir intégré cette possibilité, encore évoquée mercredi par le président de la Fed de Dallas.

Ce scénario a été conforté depuis une semaine par plusieurs indicateurs témoignant d'un probable rebond de la croissance aux Etats-Unis au deuxième trimestre.

Les intervenants de marché estiment désormais à 38% la probabilité d'une hausse des taux en juin, contre 4% seulement la semaine dernière avant la publication des "minutes" de la réunion de la Fed en avril, selon le baromètre FedWatch de CME Group

"Ce à quoi nous assistons, c'est la prise de conscience que cela va arriver et les investisseurs sont de plus en plus à l'aise avec ça", dit Kurt Brunner, gérant de portefeuille chez Swarthmore Group à Philadelphie. "Il y a une prise de conscience sur le fait que la croissance économique est bonne."

Une hausse des taux profiterait au secteur financier, dont l'indice a pris 1,03% mercredi et s'est rapproché de son plus haut de l'année. Goldman Sachs a gagné 2,32% à 161,25 dollars, plus forte hausse du Dow Jones.

ALIBABA ENTRAÎNE YAHOO À LA BAISSE

Tous les indices sectoriels du S&P-500 ont fini dans le vert à l'exception des services aux collectivités, "utilities" (-0,3%), qui pâtissent généralement des regains d'appétit pour le risque en raison de leur faible exposition aux cycles.

Le plus performant a été celui de l'énergie (+1,51%) alors que les cours du pétrole se sont approchés des 50 dollars le baril, qu'ils n'ont plus atteints depuis plus de sept mois pour le brut léger américain. La hausse des cours de l'or noir a été alimentée par l'annonce d'une contraction plus importante que prévu des stocks de brut la semaine dernière aux Etats-Unis, leur plus forte baisse hebdomadaire en sept semaines.

Hors valeurs de l'énergie, l'une des plus fortes hausses du jour sur le S&P-500 a été signée par Hewlett Packard Enterprise avec un gain de 6,77% à 17,35 dollars.

HPE a annoncé mardi son intention de se séparer de son activité de services aux entreprises, en difficulté, et de la fusionner avec Computer Sciences, qui a bondi de 42% pour sa part, pour se concentrer sur son activité d'informatique dématérialisée ("cloud").

L'action Monsanto a pris 2,18% à 111,68 dollars au lendemain du rejet par le numéro un mondial des semences de l'offre de rachat de 62 milliards de dollars (55,63 milliards d'euros) de l'allemand Bayer, qu'il juge insuffisante, tout en se déclarant ouvert à des négociations.

Contre la tendance, Alibaba a chuté de 6,82% à 75,59 dollars après avoir fait état dans son rapport annuel d'une enquête de la Securities and Exchange Commission, le gendarme de la Bourse américaine, visant ses méthodes comptables.

Le géant chinois du commerce en ligne a entraîné son actionnaire Yahoo, qui a abandonné 5,17% à 35,59 dollars, plus forte baisse du S&P-500.

Le joailler Tiffany a fini quasiment stable bien qu'il ait publié un chiffre d'affaires inférieur aux attentes pour son premier trimestre clos le 30 avril et revu à la baisse ses prévisions de bénéfice annuel.

(Bertrand Boucey pour le service français)

par Noel Randewich

Valeurs citées dans l'article : NASDAQ Comp., DJ Industrial, NASDAQ 100, GOLD, London Brent Oil, S&P 500, WTI