L'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs a grignoté 9,45 points, soit 0,05%, à 17.660,71 mais le Standard & Poor's 500, plus large, a abandonné 0,49 point ou 0,02% à 2.050,63, terminant à 10 points de son plus haut du jour. C'est la troisième séance consécutive de baisse du S&P.

Le Nasdaq Composite, à forte pondération technologique, a reculé de son côté de 8,55 points (0,18%) à 4.717,09.

La prudence a été de mise avant la statistique des créations d'emplois d'avril, un bon chiffre pouvant inciter la Réserve fédérale à accélérer ses hausses de taux alors que les traders n'anticipent qu'un seul resserrement monétaire cette année.

Le marché attend 202.000 créations de postes après les 215.000 annoncées pour mars, une baisse que laissent d'ailleurs prévoir les chiffres inférieurs aux attentes publiés mercredi pour le secteur privé et l'annonce, jeudi, d'inscriptions au chômage plus importantes que prévu pour la dernière semaine du mois.

Le marché américain du travail n'en reste pas moins robuste avec un taux de chômage attendu stable à 5,0%.

Le discours accommodant de la Fed et la reprise des cours du pétrole ont permis à l'indice S&P-500 de rebondir de plus de 13% depuis son point bas du 11 février mais le mouvement de hausse s'est essoufflé depuis deux semaines, sur fond de publications de résultats trimestriels et d'indicateurs économiques mitigés.

"Les investisseurs attendent de voir quelle orientation apportera le rapport sur l'emploi", déclare Terry Sandven, stratège actions chez U.S. Bank Wealth Management à Minneapolis.

"Le marché veut être sûr qu'il y aura une amélioration de la situation économique et des résultats de sociétés au deuxième semestre, et l'on risque de faire du surplace jusqu'à l'été."

ALIBABA RECHERCHÉ, TESLA SANCTIONNÉ

Reflet de l'indécision des investisseurs, les dix grands indices sectoriels S&P se sont partagés à égalité entre hausses et baisses.

Le compartiment de l'énergie, en hausse de 0,74%, a signé la meilleure performance dans le sillage des cours du pétrole, qui gagnaient plus de 1% au moment de la clôture dans la crainte d'une pénurie d'offre après un incendie géant proche d'une zone de production dans l'Alberta, au Canada.

Les biens de consommation non essentiels ont à l'inverse reculé de 0,63%, sous la pression d'Amazon et de Nike qui ont cédé respectivement 1,76% et 1,56%.

Au sein du Dow Jones, Caterpillar (-1,95%) et Nike ont accusé les deux plus fortes baisses alors qu'IBM (+1,54%) et Walt Disney (+1,22%) ont mené les hausses.

Les investisseurs ont continué de réagir aux résultats de sociétés du premier trimestre.

Alibaba, le géant chinois du commerce en ligne, a pris 3,97% à 78,73 après l'annonce d'un bond de 39% de son chiffre d'affaires trimestriel.

Le fabricant de puces Qorvo, en hausse de 4,83% à 46,66 dollars, s'est également distingué après ses résultats mais Tesla a décroché de 4,96% à 211,53 dollars, le marché doutant de la capacité du constructeur de voitures électriques à atteindre son objectif de devenir bénéficiaire cette année en raison de la hausse de ses investissements.

Le fabricant de bracelets connectés Fitbit et le distributeur L Brands, maison mère des boutiques de lingerie Victoria's Secret, ont été sanctionnés plus lourdement encore avec des reculs respectifs de 18 et 12%.

A l'inverse, le groupe de presse Time (+4,01%) et le fabricant de ketchup Kraft Heinz (+3,74%) ont été recherchés après leurs trimestriels, le second atteignant même en séance un nouveau record à 84,17 dollars.

(Caroline Valetkevitch avec Tanya Agrawal à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)