L'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs a perdu 272,38 points, soit 1,66%, à 16.102,38 points. Le Standard & Poor's-500, plus large, a cédé 29,91 points (-1,53%) à 1.921,22 et le Nasdaq Composite a reculé de 49,58 points (-1,05%) à 4.683,92.

Sur la semaine, le Dow a abandonné 3,2%, le S&P 3,4% et le Nasdaq 3%.

Le rapport mensuel du département du Travail se prêtant à plusieurs interprétations, les investisseurs restent dans le flou quant aux intentions supposées de la Fed à l'entame d'un week-end prolongé, lundi étant férié aux Etats-Unis pour cause de Labour Day.

Les créations d'emplois ont été nettement inférieures aux attentes (173.000 contre 220.000 attendues par les économistes) mais les chiffres des deux mois précédents ont été revus en hausse, le taux de chômage (5,1%) est tombé à un plus bas depuis avril 2008 et le salaire horaire moyen et la durée hebdomadaire de travail ont tous deux augmenté.

La lecture de ce rapport ne fait qu'alimenter l'anxiété d'investisseurs déjà rendus nerveux par les multiples signes de ralentissement de l'économie chinoise et la chute des marchés actions depuis la mi-août à travers le monde.

Le comité de politique monétaire de la Fed se réunira les 16 et 17 septembre et pourrait à cette occasion décider de la première hausse de taux d'intérêt depuis près de dix ans.

"Avec ce rapport sur l'emploi (...), la Réserve fédérale se retrouve plongée dans un véritable noeud d'incertitudes quant à un relèvement des taux d'intérêt en septembre", a commenté Mohamed El-Erian, conseiller économique en chef chez Allianz.

Partisan affiché d'un tour de vis monétaire, Jeffrey Lacker, l'un des principaux responsables de la Fed, a jugé vendredi que l'économie des Etats-Unis n'avait plus besoin de taux quasi nuls, comme c'est le cas depuis 2008.

NETFLIX POURSUIT SA GLISSADE

Aux yeux des principales banques de Wall Street, l'hypothèse d'un relèvement des taux dès septembre a cependant perdu en crédibilité ces dernières semaines et elles parient désormais davantage sur la patience de la Fed.

Témoin de ce climat de nervosité, l'"indice de la peur" à Wall Street, l'indice de volatilité du CBOE, a bondi de 13% en cours de séance à 28,99, nettement au-dessus de 20, sa moyenne à long terme.

"Les investisseurs ne veulent pas prendre de gros paris avant le long week-end, les marchés chinois sont fermés depuis deux jours et le rapport sur l'emploi ne fait qu'ajouter de l'incertitude sur ce que va faire la Fed", a souligné Art Hogan, responsable de la stratégie marchés chez Wunderlich Securities.

Tous les indices sectoriels du S&P ont fini dans le rouge, en particulier les matières premières (-2,03%) et les financières (-1,93%) avec Goldman Sachs (-2,53%).

Par leur poids dans la cote, Microsoft (-2,05%) et Apple (-1,00%) ont été les deux principaux freins du S&P-500 et du Nasdaq. Yahoo a pour sa part abandonné 2,95% à 31,58 dollars.

Netflix, en recul de 2,25% à 98,79 dollars, a poursuivi sa glissade entamée depuis que le magazine Variety a rapporté qu'Apple pourrait se lancer dans la création de contenus originaux pour de la vidéo à la demande.

(Bertrand Boucey pour le service français)

par Noel Randewich