L'indice Dow Jones a cédé 40,82 points, soit 0,19%, à 20.940,51 et le Standard & Poor's 500, plus large, a perdu 4,57 points (-0,19%) à 2.384,20. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 1,33 points (-0,02%) à 6.047,61.

La croissance du produit intérieur brut (PIB) américain sur le trimestre janvier-mars n'a pas dépassé 0,7% en rythme annualisé selon la première estimation publiée par le département du Commerce, alors que les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur une progression de 1,2% du PIB.

Ce chiffre, qui reflète à la fois une consommation ralentie et une contribution moindre des stocks des entreprises, est le plus faible enregistré depuis trois ans.

Un autre indicateur publié ce vendredi, l'indice de confiance de l'université du Michigan, est ressorti sous le consensus, à 97,0 contre 98,0 attendu.

"Les chiffres du PIB d'aujourd'hui posent des questions sur la solidité de l'économie, et depuis le début de la semaine on a observé l'impact des doutes sur la capacité de l'administration Trump à mettre en oeuvre sa politique budgétaire", a commenté Mohannad Aama, directeur général de Beam Capital Management.

INTEL, PLUS FORTE BAISSE DU DOW

Les statistiques du PIB ont fait passer l'indice de surprise économique de Citi Research en territoire négatif pour la première fois depuis novembre, à -4,8 contre +4,1 jeudi.

Malgré ces chiffres décevants, le Nasdaq est parvenu à inscrire un nouveau record en début de séance, à 6.074,04, grâce entre autres à la hausse de deux de ses poids lourds, Amazon et Alphabet, la maison mère de Google, au lendemain de résultats trimestriels supérieurs aux attentes.

Amazon a fini sur un gain de 0,72% après un plus haut historique à 949,59 dollars et Alphabet a pris 3,71%, ayant lui aussi inscrit un record, à 935,90 dollars.

Egalement bien orientés, Exxon Mobil et Chevron ont pris respectivement 0,48% et 1,17% après avoir dépassé le consensus.

A la baisse, Intel a cédé 3,47%, la plus forte baisse du Dow, après un chiffre d'affaires inférieur aux estimation. Starbucks a quant à lui abandonné 2% après avoir réduit sa prévision de bénéfice annuel.

Les profits du S&P sont désormais attendus en hausse de 13,6% au premier trimestre selon les données Thomson Reuters, ce qui marquerait leur plus forte hausse depuis 2011.

L'EURO EN HAUSSE APRÈS L'INFLATION EN ZONE EURO

Sur la semaine, le Dow a progressé de 1,91%, le S&P de 1,51% - sa meilleure performance hebdomadaire depuis la mi-février - et le Nasdaq de 2,32%.

Le mois d'avril se solde par une hausse de 1,34% pour le Dow, de 0,91% pour le S&P et de 2,3% pour le Nasdaq, qui affiche ainsi six mois consécutifs de gains, du jamais vu depuis près de quatre ans.

Sur le marché des changes, l'euro a progressé face au dollar, inscrivant un pic à 1,0947 avant de revenir vers 1,09 dollar, après le chiffre supérieurs aux attentes de l'inflation dans la zone euro en avril.

A 1,9% en rythme annuel en première estimation, celui-ci pourrait relancer les débats au sein de la Banque centrale européenne (BCE) sur l'opportunité de préparer le terrain dans les mois à venir à l'abandon du biais accommodant de sa politique monétaire.

Le billet vert s'est parallèlement apprécié face au yen, les statistiques sur les salaires aux Etats-Unis confortant le scénario de deux hausses de taux de la Réserve fédérale d'ici la fin de l'année.

Stable sur la journée, l'indice du dollar, qui mesure l'évolution de la devise américaine face à un panier de référence de six autres devises, accuse un repli de 1,33% sur l'ensemble du mois d'avril.

Les emprunts d'Etat américains ont pour leur part bénéficié en fin de séance d'achats de fin de mois, ce qui leur a permis d'effacer les pertes subies après les chiffres du PIB américain sur les prix et les salaires, qui ont donné du grain à moudre aux tenants de la poursuite des hausses de taux.

Le rendement à dix ans a fini la journée à 2,285% après avoir atteint, au plus haut du jour, 2,338% contre 2,296% jeudi soir.

(Chuck Mikolajczak, avec Tany Agrawal; Marc Angrand pour le service français)