New York (awp/afp) - Wall Street modérait sa chute après l'ouverture vendredi, évitant la panique s'étant emparée des Bourses européennes et asiatiques après la décision des électeurs britanniques de quitter l'Union européenne (UE): le Dow Jones perdait 1,90% et le Nasdaq 2,37%.

Vers 14h10 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average perdait 341,45 points à 17.669,62 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 116,42 points à 4.793,62 points. L'indice élargi S&P 500 reculait de 41,79 points, soit 1,98%, à 2.071,53 points.

Globalement, la Bourse de New York résistait bien mieux que les places asiatiques et européennes dans les premiers échanges.

Elle avait fini en nette hausse jeudi, rassurée par d'ultimes sondages ayant laissé espérer, à tort, que le Royaume-Uni choisirait de rester dans l'UE: l'indice vedette Dow Jones Industrial Average avait gagné 1,29% à 18.011,07 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 1,59% à 4.910,04 points.

"Hier le peuple britannique a voté pour mettre fin à une aventure de 40 ans dans l'Union européenne, et les marchés financiers ont récolté la panique semée par les dirigeants politiques dans les semaines précédant le scrutin", a commenté Chris Low, chez FTN Financial.

"La réaction du marché a été plus forte qu'elle n'aurait pu l'être si les investisseurs n'avaient pas été tellement confiants sur un maintien du Royaume Uni (dans l'UE)", précisait-il.

"Les marchés des capitaux en ce moment sont l'image même de l'incrédulité stupéfaite", notait pour sa part Patrick O'Hare, chez Briefing.

La livre sterling est tombée au plus bas depuis 1985 et les Bourses européennes, massivement en berne, étaient les principales victimes de cette journée noire, avec des chutes du même ordre de grandeur qu'au moment de la faillite de la banque américaine Lehman Brothers en 2008.

"Ce qui va se passer après ça (...) est la question primordiale pour les investisseurs", poursuivait M. O'Hare. "Le marché américain des actions va-t-il bénéficier de l'idée qu'il est relativement sûr par rapport aux autres? Verra-t-on un renversement des marchés d'actions et d'obligations avec l'idée que la réaction immédiate au Brexit a été exagérée? Est-ce que ce scrutin britannique va déclencher une correction, ou pire, cet été? Tout est possible."

Le marché obligataire bondissait. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans chutait à 1,577%, contre 1,745% mercredi soir, et celui des bons à 30 ans à 2,438%, contre 2,558% précédemment.

Dans ce contexte, les indicateurs américains passaient presque inaperçus, mais ne pouvaient guère apporter de réconfort. Les commandes de biens durables aux Etats-Unis ont chuté plus fortement que prévu en mai, à hauteur de 2,2%.

- Les banques souffrent -

Comme souvent en période d'incertitude, les valeurs liées aux services de base étaient le refuge des investisseurs prudents et parvenaient à afficher une petite progression (+0,62%), les valeurs financières souffrant en revanche le plus.

Les banques d'affaires Goldman Sachs et Morgan Stanley dégringolaient respectivement de 5,23% (à 144,68 dollars) et de 8,17% (à 25,06 dollars), les généralistes Citigroup et Bank of America étant également très atteintes: -7,17% à 41,27 dollars pour la première, -5,06% à 13,33 dollars pour la deuxième.

Les valeurs liées à l'énergie perdaient également du terrain, pénalisées par le recul des cours du pétrole: ExxonMobil cédait 1,31% à 90,60 dollars, Chevron 1,53% à 102,84 dollars et la société de services pétroliers Halliburton 3,25% à 44,35 dollars.

Le spécialiste des photocopieuses en voie de scission, Xerox, perdait 3,29% à 9,69 dollars après l'annonce que la patronne Ursula Burns cèderait son fauteuil à Jeff Jacobson, qui avait été embauché en 2012 et est notamment un ancien de Eastman Kodak. Il avait déjà été annoncé la semaine dernière que la branche services, rebaptisée iGate, serait dirigée par Ashok Venturi.

chr/jdy/jpr