Malgré le soutien en provenance d'Europe avec les déclarations de la Banque centrale européenne (BCE), les grands indices ont peiné à décoller à New York en raison de nouveaux indicateurs économiques américains accueillis avec déception.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont augmenté aux Etats-Unis lors de la semaine au 28 février, à 320.000. C'est non seulement plus que les 313.000 de la semaine précédente mais aussi que les 295.000 attendus en moyenne par les économistes.

Les commandes à l'industrie en janvier ont en outre baissé pour le sixième mois consécutif, de 0,2%, alors que les économistes interrogés par Reuters escomptaient une hausse.

Mercredi déjà, le chiffre des créations de postes dans le secteur privé en février était ressorti inférieur aux attentes des économistes.

Le principal rendez-vous de la semaine aux Etats-Unis est toutefois fixé à vendredi avec la publication des chiffres mensuels de l'emploi. Les investisseurs espèrent qu'ils leur permettront d'y voir plus clair sur le calendrier de relèvement des taux de la Réserve fédérale.

"On trépigne avant le chiffre des créations d'emplois de demain", dit Brian Battle, chez Performance Trust Capital Partners. "La Réserve fédérale a clairement dit qu'elle allait relever ses taux mais que cela se ferait en fonction des données (économiques). (Les créations d'emplois) sont l'un des critères qu'elle regarde."

AGITATION DANS LA PHARMACIE

L'indice Dow Jones a pris 38,82 points, soit 0,21%, à 18.135,72. Le Standard & Poor's-500, plus large et principale référence de nombreux investisseurs, a gagné 2,51 points (0,12%) à 2.101,04 et le Nasdaq Composite, à plus forte composante technologique, a progressé de 15,67 points (0,32%) à 4.982,81.

L'expectative dans laquelle se trouvent les investisseurs a interrompu la progression des grands indices à Wall Street depuis les records atteints le 2 mars par le Dow Jones et le S&P-500.

"Il n'y a vraiment rien pour le moment pour orienter la tendance dans un sens ou dans l'autre, pour faire évoluer la perception des gens sur quoi que ce soit et donc on assiste à ces petits mouvements à la hausse ou à la baisse", dit Ken Polcari, chez O'Neil Securities à New York.

La tendance a tout de même été un peu soutenue par les déclarations de Mario Draghi, le président de la BCE, qui a annoncé un relèvement des prévisions de croissance de l'institut de Francfort et précisé que les premiers achats d'obligations d'Etat dans le cadre du nouveau programme d'"assouplissement quantitatif" (quantitative easing, QE) auraient lieu lundi.

Le secteur pharmaceutique a été l'une des vedettes de la séance avec encore une forte activité dans les fusions-acquisitions.

Le titre AbbVie a plongé de plus de 5%, plus forte chute du S&P-500, à 56,86 dollars après avoir annoncé le rachat pour 21 milliards de dollars de Pharmacyclics, un spécialiste de l'oncologie qui était également convoité par J&J. L'action Pharmacyclics s'est pour sa part envolée de plus de 10% à 254,22 dollars.

L'action Kroger a bondi de 6,7%, meilleure performance du S&P-500, à 74,31 dollars. Le premier exploitant de supermarchés aux Etats-Unis a annoncé une hausse de 23% de son résultat trimestriel et une prévision de bénéfice annuel supérieure aux attentes.

(Bertrand Boucey pour le service français)

par Sinead Carew

Valeurs citées dans l'article : Pharmacyclics, Inc., Kroger Co, AbbVie Inc