(Répétition sans changement d'une dépêche passée dimanche)

* La présidente de la Fed devant le Congrès mercredi et jeudi

* Les chiffres de l'emploi relancent l'idée d'une hausse de taux

* Nouvelle semaine chargée en résultats

NEW YORK, 7 février (Reuters) - Les investisseurs vont une nouvelle fois se tourner cette semaine vers Janet Yellen dans l'espoir que la présidente de la Réserve fédérale américaine dissipe un peu le brouillard dans lequel ils évoluent depuis le début de l'année, et qui devrait valoir une nouvelle semaine agitée à Wall Street.

Au milieu de leurs multiples incertitudes -- de l'ampleur du ralentissement chinois à la chute du pétrole en passant par la faiblesse des résultats d'entreprises -- les investisseurs pensaient détenir un début de conviction: la Fed tardera à relever une nouvelle fois ses taux, voire attendra 2017, après son premier tour de vis monétaire depuis près de 10 ans en décembre.

Les chiffres de l'emploi du mois de janvier, publiés vendredi, sont venus ébranler cette hypothèse.

Si les créations d'emploi ont ralenti le mois dernier aux Etats-Unis, la hausse des salaires s'est accélérée, ravivant ainsi la perspective d'un redressement de l'inflation. Ce tableau du marché du travail a immédiatement nourri l'attente autour de l'audition semestrielle de Janet Yellen par le Congrès américain mercredi et jeudi.

"Ce sera l'une des auditions les plus attentivement suivies et décortiquées depuis un certain temps étant donné que le marché essaie de déterminer si mars reste une possibilité pour un nouveau relèvement des taux de la part de la Fed", écrivent les économistes de RBC Capital Markets.

Les chiffres des ventes au détail en janvier devraient ensuite témoigner vendredi de la solidité de la consommation aux Etats-Unis et illustrer le fait que les freins à l'activité proviennent essentiellement de l'extérieur.

Le département du Commerce devrait faire état d'un rebond de 0,1% des ventes au détail le mois dernier, après un recul de 0,1% en décembre, selon une étude Reuters. Hors automobile, essence, matériaux de construction et nourriture, soit l'indicateur se rapprochant le plus des dépenses de consommation prises en compte dans le calcul du produit intérieur brut (PIB), le rebond devrait être encore plus franc, de 0,4%, après une baisse de 0,3% le mois précédent.

TWITTER LAISSE PERPLEXE

Les résultats trimestriels de Coca-Cola mardi puis PepsiCo jeudi fourniront aussi un éclairage sur l'état de la consommation aux Etats-Unis.

Wall Street s'attend à une baisse du chiffre d'affaires et du bénéfice net de ces deux géants de la boisson non alcoolisée en raison notamment de la vigueur du dollar, qui pénalise leurs revenus à l'international, en particulier en Amérique latine et en Asie. Les investisseurs seront surtout attentifs à leurs efforts de diversification face aux changements d'habitudes de consommateurs soucieux de leur santé.

Parmi l'avalanche de résultats une nouvelle fois attendus dans le courant de la semaine, tels que ceux de Disney, Cisco, Viacom ou encore American International Group (AIG), ceux de Twitter seront particulièrement surveillés.

Depuis que son cofondateur Jack Dorsey a été nommé directeur général en juillet dernier, le site de microblogging a lancé de nouveaux services et produits et il devrait annoncer mercredi une hausse de son bénéfice du quatrième trimestre.

Analystes et investisseurs demeurent néanmoins perplexes et ils attendent d'en savoir plus sur la stratégie de l'entreprise à la suite des bouleversements intervenus en janvier au sein de sa direction, alors que la croissance du nombre de ses utilisateurs n'a jamais été aussi lente qu'en 2015.

Le titre a décroché de plus de 60% depuis un an et il a perdu quasiment un tiers de sa valeur depuis le début de l'année.

Le secteur des nouvelles technologies dans son ensemble suscite des inquiétudes. L'indice S&P regroupant les valeurs technologiques a reculé de 3,35% vendredi dans le sillage de LinkedIn, qui a plongé de 43,6% au lendemain de prévisions de chiffre d'affaires et de bénéfice inférieures aux estimations des analystes pour le trimestre en cours.

Le Nasdaq Composite, à forte pondération technologique, est ainsi tombé à son plus bas niveau de clôture depuis octobre 2014. Sur l'ensemble de la semaine dernière, il a perdu 5,44% tandis que le Dow Jones a cédé 1,59% et le Standard & Poor's-500 3,11%. (Bureau de New York; Bertrand Boucey pour le service français)