New York (awp/afp) - Wall Street, fébrile face aux turbulences politiques, se redressait un peu à la mi-séance vendredi après des rumeurs sur un éventuel départ de Steve Bannon, conseiller stratégique de Donald Trump: le Dow Jones perdait 0,07% et le Nasdaq gagnait 0,30%.

Vers 16H15 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average lâchait 14,63 points à 21.736,10 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, prenait en revanche 18,50 points à 6.240,41 points.

L'indice élargi S&P 500 avançait de 0,11%, ou 2,71 points, à 2.432,72 points.

Les indices, après avoir débuté la séance majoritairement dans rouge, ont commencé à se redresser en fin de matinée à New York.

"Tout le monde l'attribue au fait que Steve Bannon n'était pas dans l'avion avec le président pour aller à Camp David pour un meeting sur la sécurité nationale", a indiqué Gregori Volokhine de Meeschaert Financial Services.

"Ce sont des rumeurs, d'après des sources (à la Maison Blanche) il serait très prochainement renvoyé", a-t-il ajouté en estimant que la réaction du marché était "épidermique".

Chantre de la droite alternative américaine, Steve Bannon est connu pour ses avis tranchés. Il est souvent présenté comme un rival à la Maison Blanche du conseiller économique en chef Gary Cohn.

Des rumeurs sur une éventuelle démission de ce dernier jeudi avaient secoué le marché. Ancien numéro deux de Goldman Sachs, M. Cohn est perçu à Wall Street comme un gage de stabilité au sein d'une administration en proie à des difficultés.

Le fossé s'est creusé ces derniers jours entre le milieu des affaires et le président américain, suite à ses propos controversés sur les violences de Charlottesville.

Les doutes émergent sur la capacité de l'administration à mener à bien les réformes économiques promises, dont une réforme des impôts et de grands projets d'infrastructures.

"Le marché se concentre sur la situation politique ici à Washington et sur les risques géopolitiques, ravivés par l'attaque terroriste en Espagne", a relevé Peter Cardillo de First Standard Financial.

Les deux attentats à la voiture bélier en Espagne, qui ont fait au moins 14 morts et une centaine de blessés, jetaient également un froid sur le marché. La semaine dernière, les indices boursiers avaient été touchés de plein fouet par l'escalade verbale entre le président américain et la Corée du Nord.

- Estée Lauder ravit -

Le seul indicateur majeur du jour s'est montré encourageant: le moral des ménages aux Etats-Unis a fortement progressé en août par rapport à juillet, selon la première estimation de l'Université du Michigan.

Le marché obligataire reculait: le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans s'affichait à 2,193% contre 2,185% jeudi soir et celui des bons à 30 ans à 2,779%, contre 2,774%.

Sur le front des valeurs, le groupe de cosmétiques Estée Lauder bondissait de 7,53% à 105,69 dollars après avoir annoncé de bons résultats pour le quatrième trimestre et son exercice fiscal décalé ainsi que des prévisions supérieures aux attentes du marché.

Le vendeur de chaussures de sport Foot Locker a en revanche fortement déçu, avec des ventes, à nombre de magasins comparables, en baisse de 6% au deuxième trimestre. Son titre chutait de 26,94% à 34,85 dollars. Il entraînait dans son sillage Nike (-4,10% à 55,11 dollars), lanterne rouge du Dow Jones, ainsi qu'Under Armour (-3,71% à 17,15 dollars).

L'action du fabricant de tracteurs John Deere reculait de 5,81% à 116,80 dollars. Le bénéfice du groupe au deuxième trimestre a dépassé les attentes et Deere a relevé ses prévisions pour l'année mais les ventes du deuxième trimestre ont déçu.

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