New York (awp/afp) - Wall Street montait mardi à la mi-journée, soutenue par la chasse aux bonnes affaires d'investisseurs de long terme après deux séances de baisse liée au vote britannique en faveur d'une sortie de l'Union européenne: le Dow Jones gagnait 0,90% et le Nasdaq 1,58%.

Vers 16H00 GMT, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average progressait de 155,05 points à 17.295,29 points et le Nasdaq, à dominante technologique, de 72,42 points à 4.666,86 points. L'indice élargi S&P 500 gagnait 22 points, soit 1,10%, à 2.022,54 points.

"On assiste à une chasse aux bonnes affaires après la chute spectaculaire des derniers jours", a commenté Alan Skrainka, chez Cornerstone Wealth Management.

Les séances de vendredi et lundi sur les marchés mondiaux ont été la séquence la plus ravageuse sur deux jours jamais enregistrée dans le monde, avec un total de plus de 3.000 milliards de dollars de richesse évaporée, selon les calculs de Howard Silverblatt, chez S&P Dow Jones Indices.

Les Bourses européennes connaissaient les fluctuations les plus extrêmes, à la baisse vendredi et lundi comme à la hausse mardi, les mouvements de Wall Street restant plus modérés: les économistes estiment généralement que l'impact du "Brexit" devrait être modéré sur l'économie américaine.

M. Skrainka a souligné qu'il restait encore "énormément d'incertitudes" quant à la période qui s'ouvre, dont il reste "très difficile" de prévoir l'issue, mais il a expliqué que "les investisseurs qui avaient une perspective de long terme avaient reconnu une aubaine".

"Certaines actions sont devenues très bon marché, notamment parmi les valeurs financières", ce qui motive ces acheteurs, selon lui.

Au total, "la première vague de baisse des Bourses post-Brexit est terminée", a aussi souligné Chris Low, chez FTN Financial, tout en appelant à la prudence face aux risques macroéconomiques mondiaux.

"Il reste encore des poches d'inquiétudes", prévenait-il, évoquant notamment la dépréciation du yuan chinois.

- énergie et finance montent -

Le rebond de mardi bénéficiait par ailleurs de statistiques plutôt positives, avec une révision à la hausse légèrement supérieure aux attentes de la croissance américaine du premier trimestre, désormais évaluée à +1,1% au lieu de 0,8% précédemment. C'est le meilleur rythme de croissance pour un premier trimestre depuis trois ans, alors que les hivers précédents avaient été longs et rigoureux.

Par ailleurs, l'indice Case-Shiller sur les prix des logements dans une vingtaine de métropoles américaines a révélé une nouvelle progression pour avril, légèrement ralentie toutefois par rapport aux mois précédents.

Enfin, le moral des ménages aux Etats-Unis a nettement augmenté en juin et a atteint le plus haut niveau de l'année, selon l'indice du Conference Board.

Le marché obligataire, qui avait bondi ces deux dernières séances, était hésitant. Le rendement des bons du Trésor à 10 ans montait à 1,460% contre 1,451% lundi soir, mais celui des bons à 30 ans baissait à 2,267%, contre 2,278% précédemment.

La remontée des indices était menée par le secteur de l'énergie (+1,76%), bénéficiant du rebond des cours du pétrole, et par le secteur financier (+1,35%), très exposé aux risques représentés par le Brexit et qui avait particulièrement souffert vendredi et lundi.

Par ailleurs, parmi les entreprises dans l'actualité, Dow Chemical perdait 2,29% à 48,38 dollars après avoir annoncé la suppression de 2.500 emplois dans le monde, soit 4% de ses effectifs, dans le cadre de la fusion à venir avec son concurrent DuPont.

La plate-forme de prêts en ligne LendingClub gagnait 3,95% à 4,47 dollars après l'annonce de la suppression de 13% de ses effectifs, et la confirmation dans ses fonctions de Scott Sanborn, qui n'assurait que par intérim le rôle de directeur général dont a été chassé le fondateur Renaud Laplanche en mai.

Le laboratoire Pfizer gagnait 1,39% à 34,27 dollars après l'annonce d'un investissement de 350 millions de dollars dans un laboratoire de biotechnologies en Chine.

Le groupe de presse Gannett, propriétaire notamment de USA Today, perdait 1,32% à 13,44 dollars après avoir annoncé qu'il dépenserait 156 millions de dollars pour acheter la société de marketing numérique ReachLocal (+169,28% à 4,55 dollars).

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