New York (awp/afp) - Wall Street a de nouveau nettement reculé à la clôture vendredi, terminant une semaine éprouvante marquée par des craintes de guerre commerciale entre Washington et Pékin et les déboires de Facebook.

Selon les résultats définitifs à la clôture, l'indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a perdu 1,77%, à 23.533,20 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, a reculé de 2,43%, à 6.992,67 points, sous les 7.000 points pour la première fois depuis cinq semaines.

L'indice élargi S&P 500 a lâché 2,10% à 2.588,26 points.

Sur la semaine, le Dow Jones a perdu 5,67% et plus de 1.100 points rien que sur les deux dernières séances, le Nasdaq 6,54% et le S&P 500 5,71%.

Il s'agit de la plus forte chute hebdomadaire sur le Dow Jones et le Nasdaq depuis janvier 2016.

"C'est la première fois depuis une année ou deux que l'on connaît un tel niveau d'incertitude" des investisseurs, a commenté Adam Sarhan de 50 Park Investment.

Lestés toute la semaine par Facebook et un secteur technologique en berne, les indices ont accéléré leur chute jeudi et vendredi après l'annonce par Donald Trump de sanctions sur environ 60 milliards de dollars d'importations chinoises et des menaces de rétorsion de Pékin.

"Le plus grand défi des marchés aujourd'hui est de naviguer dans cet environnement trouble, ce qui est très compliqué", a commenté Nate Thooft de Manulife AM.

La semaine a été particulièrement difficile pour les valeurs financières et technologiques, deux secteurs qui s'étaient à peu près remis d'une violente correction boursière début février.

Réunies au sein du S&P 500, les valeurs financières ont perdu 7,22% sur la semaine et les valeurs technologiques 7,88%.

Parmi les plus fortes chutes de ce dernier indice, Facebook a réalisé un plongeon hebdomadaire de quasiment 14% après une nouvelle chute de 3,34% vendredi suite à l'éclatement d'une polémique sur l'utilisation indue de données d'utilisateurs par la société britannique Cambridge Analytica.

Vendredi, Elon Musk a fait effacer les pages Facebook des marques Tesla et SpaceX, selon la presse.

- +35% pour Dropbox -

A contre-courant, la société de stockage de données en ligne Dropbox a plus que réussi ses premiers pas en Bourse vendredi en prenant 35,62%.

"Cela montre qu'il reste de l'appétit parmi les investisseurs. Mais c'est à surveiller car on a déjà connu des entreprises tech qui démarraient en trombe mais chutaient peu après, à l'image de Twitter", a noté M. Sarhan.

Le marché obligataire s'est détendu malgré la menace vendredi de l'ambassadeur de Chine aux Etats-Unis de réduire les achats chinois de bons du Trésor américains en guise de mesure de rétorsion: le taux de rendement des bons du Trésor à 10 ans évoluait à 2,813% contre 2,824% jeudi soir et celui à 30 ans était inchangé à 3,062%.

"Le marché le voit surtout comme une menace verbale", a indiqué M. Thooft.

Après avoir plongé de plus de 5% la veille, deux des plus gros groupes américains ayant des activités en Chine ont évolué en ordre dispersé, Boeing prenant 0,43% à 321,00 dollars et Caterpillar perdant encore 1,78% 144,29.

Deux sous-traitants de Boeing, United Technologies (-1,42% à 122,31 dollars) et Honeywell (-2,45% à 143,28 dollars) ont en revanche reculé.

Le secteur automobile, très dépendant de la Chine, a souffert. General Motors, dont le premier marché mondial en terme de ventes est la Chine, devant les Etats-Unis, a perdu 3,25% à 35,17 dollars et 7,3% sur la semaine.

Ford, qui a relancé la Lincoln en Chine, a lâché 1,77% à 10,56 dollars et 3,8% sur la semaine.

Nike a avancé (+0,33% à 64,63 dollars) après avoir annoncé jeudi une nette hausse de ses ventes trimestrielles, récoltant les premiers fruits de sa stratégie de vendre directement ses baskets aux consommateurs.

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