La croissance des secteurs privés en Allemagne et en France, les deux premières économies européennes, s'est avérée moins forte que prévu, ce qui suggère, à l'inverse, une progression solide dans les autres pays du bloc.

L'indice PMI composite - considéré comme un bon indicateur de la croissance globale - s'est replié à 55,8 en juillet, contre 56,3 en juin, montrent les premiers résultats de l'enquête PMI de Markit publiée lundi.

Les économistes interrogés par Reuters l'attendaient en moyenne à 56,2. L'indice est nettement au-dessus de la barre de 50 à partir de laquelle il rend compte d'une croissance.

"Le recul de juillet de l'indice composite de la zone euro suggère que l'économie a peut-être ralenti un peu au début du troisième trimestre, mais qu'elle s'est probablement maintenue à un niveau décent", juge Jack Allen de chez Capital Economics.

Markit estime cependant que si l'indicateur se maintient, la croissance du bloc des 19 au troisième trimestre pourrait s'élever à 0,6%, contre le 0,4% anticipé par des analystes interrogés par Reuters le mois dernier.

RALENTISSEMENT EN ALLEMAGNE ET EN FRANCE

La croissance du secteur privé allemand a ralenti plus que prévu en juillet en raison notamment des fermetures d'usines estivales. En France, elle a touché un creux de six mois.

"La confiance a faibli en Allemagne et en France, mais nous nous attendons à certaines améliorations dans les pays périphériques (de la zone euro), en Italie, en Espagne et en Irlande, grâce à un rebond dans les services", estime Apolline Menut, économiste chez Barclays.

Après avoir atteint un plus haut de 23 mois face au dollar en début de séance, l'euro reculait de 0,15% contre le billet vert.

Dans ses perspectives économiques mondiales actualisées publiées lundi, le Fonds monétaire international (FMI) a relevé ses prévisions de croissance pour la zone euro à +1,9% cette année (+0,2 point) et +1,7% l'an prochain (+0,1 point).

L'indice des prix à la production dans le bloc a cependant accusé un repli pour le deuxième mois consécutif à 51,7, contre 51,8 en juin. L'inflation dans le bloc des 19 a atteint 1,3% en juin en rythme annualisé.

"Avec une économie dans la zone euro qui progresse à un rythme décent, la faiblesse de la hausse des prix indiquée dans l'étude paraît plus inquiétante pour la BCE", dit Bert Colijn, de chez ING.

L'activité dans le secteur des services est restée stable en juillet par rapport au mois précédent, l'indice s'établissant à 55,4, légèrement en deçà d'un consensus de 55,5.

L'indice de l'activité manufacturière a reculé à 56,8 en juillet, après 57,7 le mois dernier, nettement inférieur au consensus de 57,2.

Un sous-indice mesurant la production a baissé à 56,9, contre 58,7 en juin. Les nouvelles commandes sont restées solides, avec un sous-indice de 54,9, contre 55,1 le mois dernier.

(Bureaux européens de Reuters, Myriam Rivet et Catherine Mallebay-Vacqueur pour le service français, édité par Benoît Van Overstraeten)