(Actualisé avec précisions de Bercy)

PARIS, 15 janvier (Reuters) - La zone euro doit réaliser cette année des "progrès concrets" sur les trois sujets de réformes que sont l'union bancaire, l'union des marchés des capitaux et la convergence fiscale avant d'envisager de s'attaquer à des questions comme la création d'un budget commun, a déclaré lundi Bruno Le Maire.

"Sur ces trois sujets, c'est d'ici la fin de l'année 2018, au plus tard début 2019 que nous devons enregistrer des progrès concrets", a dit le ministre français de l'Economie et des Finances lors de la présentation de ses voeux aux forces vives économiques et à la presse.

De source proche de Bercy, on souligne que cette stratégie ne diminue en rien l'ambition de la France de doter la zone euro d'un ministre des Finances ou d'un budget mais qu'elle ne souhaite pas ouvrir un tel débat tout de suite.

Un succès des négociations engagées sur ces réformes constituerait déjà en soi "un aboutissement absolument majeur" car elles buttent sur des difficultés techniques qui cachent des problèmes politiques, indique-t-on.

Ainsi, le bouclage de l'union bancaire, lancée fin 2014 avec la mise en place d'une supervision unique, se heurte au problème de la valorisation des dettes publiques dans les bilans des banques. Les divergences portent plus particulièrement sur la santé des banques italiennes, dont les bilans sont lestés par d'importantes quantité d'emprunts d'Etat italiens.

Les progrès vers l'union des marchés des capitaux, qui doit permettre aux entreprises européennes de se financer plus facilement, sont pénalisés de leur côté par les importantes divergences persistant dans les droits des faillites et les règles d'amortissement des différents pays de la zone euro.

La convergence fiscale se heurte aussi aux différentes règles d'amortissement et la France a déjà accepté qu'elle se fasse sur une assiette de l'impôt sur les sociétés plutôt que sur un taux.

"Après on passera à d'autres sujets comme le renforcement du mécanisme de stabilité de la zone euro (...) puis viendra le troisième et dernier sujet, le budget de la zone euro, que nous pensons indispensable pour stabiliser la zone en cas de choc macroéconomique asymétrique et pour financer un certain nombre d'investissements".

"Mais ça reste un horizon. Nous pensons que la négociation aujourd'hui doit se focaliser" sur l'union bancaire, l'union des marchés des capitaux et la convergence fiscale", déclare-t-on de source proche de Bercy. (Yann Le Guernigou et Myriam Rivet, édité par Yves Clarisse)