« Désormais toutes les prévisions convergent vers l'hypothèse d'au moins 10 milliards d'habitants sur Terre en 2050. La France est un grand pays agricole, de surcroit profitant d'un climat océanique, c'est pourquoi elle a tous les atouts pour y répondre, à condition néanmoins que les agriculteurs soient davantage formés pour améliorer leur productivité. En effet, ils produisent des biens qui, dans notre économie libérale se retrouvent en concurrence avec les mêmes produits, ou des produits pouvant s'y substituer, provenant de partout dans le monde. Ainsi nos productions françaises doivent-elles être compétitives à l'échelle globale. L'agriculteur français a donc deux choix - l'un n'excluant pas forcément l'autre :

  • Abaisser son coût de production à un niveau comparable aux pays concurrençant principalement ses productions ;
  • Produire dans le cadre de cahiers des charges mettant en place des critères de qualité adaptés s'adressant ainsi à un marché bien spécifique, souvent à plus forte valeur ajoutée (cas des AOP/IGP ; AB ; Label Rouge ; etc).

Cette amélioration de productivité ne pourra se faire qu'en investissant dans des moyens de production innovants et dans des systèmes d'exploitation performants. Cela nécessitera donc de plus en plus souvent des investissements plus conséquents et un risque accru.

La formation de l'agriculteur de demain devient alors un point clé afin d'être en mesure de mieux piloter ses productions, d'un point de vue technique toujours, mais aussi d'un point de vue financier et social. En effet pour pouvoir prendre des risques, les exploitations agricoles devront avoir une taille minimale critique beaucoup plus en cohérence avec ce qui se passe dans le reste du monde, c'est-à-dire que des mécanismes doivent se mettre en place afin d'encourager la restructuration du monde agricole français. Cela nécessitera d'avoir des personnes compétentes, qualifiées, qui seront ainsi en mesure de produire plus, mieux et plus sainement. Enfin, il faut souligner le rôle majeur et crucial qu'auront les établissements financiers, qui devront eux aussi prendre plus de risques et être plus innovants dans le soutien de l'agriculteur dans sa gestion de la fluctuation des prix et des aléas climatiques. »

Laure FIGEUREU-BIDAUD, Agricultrice, Nuffield 2016

Contribution extraite du livre collectif '150 idées pour la réussite de nos agricultures ', édité par saf agr'iDées en juin 2017, dans la thématique : 'Produire mieux, produire plus', page 143. L'auteur est seul responsable du contenu de sa contribution.

'Et les légumineuses ?', Alicia AYERDI GOTOR, Olivier SCHEURER, Christine LECLERQ, Elisa MARRACCINI, Enseignants, UniLaSalle

'L'autonomie alimentaire en élevage laitier : le défi à relever sur les prochaines décennies', Guillaume BERNARD, Agriculteur boursier Nuffield France 2015, Conseiller sur la démarche « Production Laitière Durable » auprès des producteurs laitiers SAVENCIA'Agriculteurs et éleveurs à la recherche d'une nouvelle autonomie', Francis CAPELLE, Céréalier et éleveur, Administrateur de saf agr'iDées, Ingénieur agronome, Expert agricole et foncier

'Vers une agriculture plus adaptée aux réalités du marché et plus forte dans la filière agro-alimentaire ', Charles DE COURSON, Député de la Marne, Rapporteur sur le budget agricole

'Mettre en oeuvre une action de valorisation de l'agriculture intermédiair e', Claude DOMENGET, Expert foncier et agricole, Gérant SCP OPTIMES

'Place à l'agriculture de conservati on', Yann FICHET, Ancien Directeur des affaires institutionnelles et industrielles, Monsanto

La Sté saf agr’iDées a publié ce contenu, le 23 novembre 2017, et est seule responsable des informations qui y sont renfermées.
Les contenus ont été diffusés par Public non remaniés et non révisés, le23 novembre 2017 06:00:04 UTC.

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