Depuis plus de trois ans, la justice brésilienne a mis au jour un vaste système de corruption impliquant l'élite politique et les milieux d'affaires du pays dans le cadre de l'affaire dite "Lava Jato" ("Lavage express").

Aldemir Bendine a été directeur général de la compagnie pétrolière brésilienne Petrobras de 2015 à 2016. Auparavant, il avait occupé le même poste à la Banco do Brasil de 2009 à 2015.

Alors qu'il était à la tête de la Banco do Brasil, Aldemir Bendine a demandé 17 millions de réals (4,6 millions d'euros) de commission pour avoir prolongé la durée d'un prêt à une filiale d'Odebrecht, apprend-on dans un communiqué du parquet.

Toutefois, le conglomérat a refusé de lui payer cette somme.

Peu de temps avant de prendre ses fonctions chez Petrobras, Bendine a demandé un paiement de trois millions de réals à Odebrecht pour qu'elle ne soit "pas éclaboussée" par l'affaire Petrobras.

Le groupe de BTP a accepté de payer le pot-de-vin en 2015, a révélé le parquet, sans préciser ce que Bendine aurait proposé d'éviter.

Après son départ de Petrobras, Aldemir Bendine a perçu en 2017 un autre paiement de trois millions de réals de la part d'Odebrecht pour des raisons non précisées.

Cette arrestation est le dernier rebondissement né des témoignages de dirigeants d'Odebrecht, effectués dans le cadre d'un accord passé avec les services judiciaires américains et brésilien. Ces cadres ont ainsi reconnu avoir versé des dessous-de-table dans 12 pays dans le but de remporter des contrats.

(Pedro Fonseca; Arthur Connan pour le service français, édité par Danielle Rouquié)

Valeurs citées dans l'article : Banco do Brasil SA, Petroleo Brasileiro SA Petrobras