Lagardère gagne 1,97% à 23,28 euros, signant la deuxième plus forte hausse du SBF 120. Le titre est soutenu par de nouvelles informations de presse concernant le démantèlement attendu de sa division Médias Lagardère Active. Selon Le Figaro, le groupe également présent dans le travel retail et l'édition souhaite réorganiser ses activités médias en lots pour les céder plus facilement. Les différents lots comprendraient les radios (Virgin Radio, RFM, Vibe Radio) sauf Europe 1, ainsi que les chaines de télévision (Canal J ou Gulli) ainsi que certains magazines (Elle, Télé 7 Jours ou Public).

Il ne garderait donc que Paris Match, le Journal du Dimanche (JDD) et Europe 1, ainsi que ses activités de production audiovisuelle regroupées sous la bannière Lagardère Studios. 

"Lagardère Active souhaite se réorganiser en cinq pôles autonomes 'dotés de tous leurs moyens opérationnels et fonctionnels propres', a précisé, dans un message interne, Denis Olivennes, président de Lagardère Active. Ils constitueront autant de lots cessibles", précise Le Figaro.

Malgré les sollicitations d'AOF, personne n'était disponible chez Lagardère pour commenter ces informations.

Lagardère discuterait fusion dans la presse féminine avec Mondadori

Les rumeurs autour d'une restructuration de grande ampleur de Lagardère Active se font de plus en plus insistantes ces dernières semaines. Début mars, lors de la présentation de ses résultats 2017, Arnaud Lagardère avait lui-même fait monter la spéculation en indiquant que des cessions seraient prochainement annoncées. A l'époque, Morgan Stanley précisait que Lagardère avait un bon track-record en termes de cessions d'actifs. L'analyste calculait que la valorisation du groupe supportait à l'époque une décote de 10% liée à son statut de holding coiffant de nombreuses activités. Sans décote, il pouvait espérer atteindre 31,2 euros par action, selon Morgan Stanley.

Par ailleurs, des discussions auraient été entamées récemment avec Mondadori autour d'un projet de fusion des magazines féminins de Lagardère avec ceux du groupe italien et de Marie-Claire. 

En recentrant ses activités médias sur quelques actifs seulement, Lagardère va non seulement retirer du cash des cessions mais aussi assainir en partie un foyer de pertes récurrentes. Il va aussi réduire son exposition à un secteur soumis aux aléas de la conjoncture, via la publicité, qui a enregistré un exercice 2017 plutôt difficile. L'année dernière, le chiffre d'affaires de Lagardère Active a reculé de 4,1% en organique et sa marge a baissé de 0,5 point. Enfin, Lagardère va ainsi pouvoir concentrer ses efforts sur le développement de ses autres activités, notamment le travel retail.

Reste une interrogation concernant Europe 1 : la radio est en pertes, ne cesse de perdre des points d'audience et mobilise de lourds investissements. Pourtant, Arnaud Lagardère n'a visiblement aucune intention de s'en désengager, sans doute par fidélité à l'héritage de son père Jean-Luc Lagardère.