Les bonnes cibles se font rares
Le journaliste a tout d'abord demandé au magna du Net ce qu'il comptait faire des liquidités massives dont il dispose (2 milliards de dollars). Barry Diller lui a répondu que son « premier désir était de les dépenser intelligemment ». Mais voilà, le milliardaire ne voit malheureusement rien qu'il serait profitable d'acheter aujourd'hui.

Tout lui semble soit trop cher, soit inintéressant. Si aucune utilisation fructueuse ne peut en être faite, cet argent sera redistribué aux actionnaires... « ce qui serait un échec », admet M. Diller. À quoi s'intéresse-t-il ? Peut-être à d'autres entreprises de son domaine (Internet), mais peut-être aussi à d'autres secteurs d'activités, confie Barry Diller.

Usual supects
David Lieberman ne s'en laisse pas compter et questionne son invité sur trois cibles traditionnelles du Web : AOL, Twitter et Facebook. Il indique qu'IAC discute beaucoup avec AOL, dont Time Warner semble vouloir se séparer. Si un rapprochement lui semble judicieux, Barry Diller ajoute que l'opération apparaît difficile à mener, AOL étant encore très imbriqué dans sa maison mère.

Sur Twitter, tout en reconnaissant l'intérêt économique de l'entreprise, Diller ne se sent pas intéressé, sans plus de précision. Les promenades d'Ashton Kutcher - acteur et mari de Demy Moore, qui a battu le record de popularité sur Twitter - ne l'intéressent pas.

Quant à Facebook, il commence par cette sentence « Nous ne pourrions pas acheter Facebook. Personne ne peut acheter Facebook maintenant ». Après l'entrée de Microsoft dans Facebook qui valorisait le site à 15 milliards de dollars, Barry Diller avait déjà déclaré « Je croirai à la valeur de 15 milliards de dollars le jour où les 14 995 millions auront été vendus ». Là encore, il reconnaît pourtant le potentiel remarquable de l'entreprise, qui peut devenir « l'endroit où chacun pourra organiser ses informations personnelles ».

Barry Diller et la philosophie du Net
Barry Diller a ensuite évoqué le principe du « net neutrality ». Il s'agit de savoir si le modèle économique du Net doit évoluer pour aller vers des services discriminants. Un client qui consommerait beaucoup de services payants pourrait ainsi disposer d'une bande passante plus large que les autres.

Cette question sera notamment étudiée par Juilius Genachowski, un ancien cadre d'IAC qui vient d'être nommé par le président Obama à la tête de la FCC, le régulateur américain des télécommunications. S'il n'est pas opposé à l'idée d'une tarification à l'acte, Barry Diller estime que ce concept est aujourd'hui « ridicule » avec une concurrence aussi faible parmi les fournisseurs d'accès.