Le patron d'InterActiveCorp a repris, en 2006, une part majoritaire dans le site Collegehumor.com. Lors de la conférence Brainstrom Tech de Pasadena, organisée par la revue Fortune, l'homme de médias a annoncé que Collegehumor.com allait être renforcé par l'arrivée d'une équipe de créateurs supplémentaires, celle de CityLights.

Collegehumor.com se compose d'une bande de 25 joyeux drilles à l'humour potache, qui réalisent une dizaine de vidéos par semaines pour trois-francs-six-sous (5 000 à 10 000 dollars) et attirent sur leur site... 6 millions de visiteurs uniques chaque mois !

Quand il parle de ses protégés, Barry Diller est dithyrambique : ce ne sont pas moins que « les nouveaux pionniers du cinéma » qui inventent « une nouvelle manière de faire les choses qui - en plus d'être très bon marché - sont brillantes, très bien produites et terriblement drôles ! ».

Et quand on lui parle de l'amateurisme de ses comiques, Diller rappelle son passé de Pdg opérationnel des studios Paramount et de la Fox : « j'ai pas mal bourlingué dans la programmation. Je crois savoir ce qu'est un niveau de production appréciable ».

Mais à Pasadena, Barry Diller n'a pas passé son temps à nous raconter de bonnes blagues. Il a aussi abordé un sujet plus sérieux : le modèle économique du Net.

Pour lui, il est illusoire de penser que les internautes vont encore pouvoir longtemps accéder gratuitement à du contenu en ligne. D'une manière ou d'une autre, les investisseurs doivent y trouver leur compte. Et pour ce faire, Internet propose aujourd'hui trois sources de revenus qui doivent être utilisées conjointement : la publicité, les abonnements et les transactions.

Hors de ce triptyque, point de salut, explique-t-il.

Comme une confirmation de ces propos, Walt Disney présentait à Pasadena un nouveau service en ligne payant basé sur des abonnements. Le Pdg de la firme aux grandes oreilles, Robert A. Iger, déclarait à Pasadena : « Nous avons aujourd'hui la preuve certaine que, aussi bien dans les médias traditionnels que dans les nouveaux médias, les gens sont prêts à payer pour de la qualité, et ils veulent payer pour ce qu'ils estiment avoir de la valeur ».