Petit historique du Net
Le patron d'IAC est revenu sur le véritable sens de la révolution apportée par Internet. Depuis l'émergence de la toile, le fait le plus marquant est à ses yeux l'explosion du paysage géographique des médias.

Auparavant, explique-t-il, l'ensemble de ce que les Américains pouvaient obtenir comme informations ou comme divertissements était détenus par quelques mains, dont la plupart étaient réunis sur six ou sept « blocks » de Manhattan.

Le Net a fait voler en éclat cette hyper-concentration, et a chamboulé le rapport des individus avec l'information.

Pour Barry Diller, tout a commencé par une prise de conscience individuelle. Dans les années 1990, il touchait pour la première fois à un ordinateur et réalisait le renversement du rapport de force de l'individu face aux médias : il n'était plus un réceptacle passif d'information mais il adoptait une démarche proactive de recherche des informations qui l'intéressaient.

Un recentrage salvateur
Sur les derniers mois, Barry Diller a procédé à une série de spin-off, accordant leur autonomie à cinq de ses filiales d'IAC. Même si les conditions de marchés n'étaient guère favorables aux dernières opérations, il réaffirme le bienfondé de sa stratégie.

Cela reste à ses yeux le meilleur moyen d'organiser un management efficace pour une entreprise. Et d'ici deux ans, la scission en cinq entités indépendantes apparaitra à tous comme la bonne décision, assure-t-il en vieux routier des affaires.

Aujourd'hui, IAC n'est pas un holding disparate, mais une entreprise bien structurée, avec des liens étroits entre les actionnaires et la direction exécutive. IAC est bien identifiable, centrée sur les moteurs de recherche, l'information locale et les services de proximité à la personne.

Les acquisitions ne sont pas exclues, mais elles ne se feront que si les opportunités sont véritablement intéressantes.

Des acteurs de taille moyenne - Yelp ou Vegas.com - peuvent venir concurrencer le fleuron du groupe, Citysearch (renseignements commerciaux de proximité), mais IAC est pour le moment à l'abri de l'influence des grands groupes tels que Google, Yahoo, Microsoft ou AOL, qui n'ont jamais affiché de grandes ambitions sur l'information locale.

Le moteur de recherche... se cherche encore
Pour ce qui est du moteur de recherche Ask, les choses sont moins claires. L'audience est en constante progression, mais il admet que les résultats restent en deçà des attentes. Il s'est résigné à renoncer à une attaque frontale de Google. Bing, le nouveau moteur de Microsoft, lui semble la première véritable expérience ambitieuse du groupe de Bill Gates en la matière.

Pour Ask, il définit simplement sa stratégie : « Nous croyons fermement que ce qui marchera, c'est de fournir des réponses aux demandes des gens, plutôt que de leur présenter une liste de liens en bleu ».

AOL
Une dernière question lui est posée : avec deux milliards de dollars de cash, vous pouvez acheter beaucoup plus de choses qu'il y a deux ans, Mr Diller. Alors, pourquoi pas AOL ? Expéditif, Barry Diller répond qu'il n'est pas intéressé, mais il admet que la décision d'opérer un spin-off sur le groupe est une excellente initiative.