Groupe Arnault et Colony Capital sont entrés au capital de Carrefour en mars 2007, quand l’action valait 53 euros. Aujourd’hui, ils détiennent conjointement 14% du capital et 20% des droits de vote du numéro deux mondial de la distribution, mais l’action ne vaut plus que 34 euros. Il est donc urgent de faire quelque chose pour redresser le cours et mieux valoriser leurs parts.

Selon le Figaro, le scénario étudié par le conseil d’administration de Carrefour consisterait en une scission du groupe en trois sociétés distinctes, toutes cotées en Bourse : le navire amiral Carrefour, un pôle hard-discount autour de la marque Dia, et un pôle « property » regroupant les actifs immobiliers du groupe.

Dans ce schéma, Carrefour resterait au capital des deux filiales, tandis que ses actionnaires se partageraient le solde du capital de Dia et de Carrefour Property. Dans ce cadre, Bernard Arnault et Colony recevraient des actions des deux autres sociétés au prorata de leur participation dans le groupe actuel.

L’avantage de cette configuration est que Carrefour s’économise la quête de nouveaux investisseurs, l’objectif n’étant pas de faire rentrer du cash mais de faire grossir la valeur cumulée des capitalisations de Carrefour, Dia et Carrefour Property, et donc mécaniquement la valeur de la participation de ses principaux actionnaires...

Les chiffres donnent sans doute une meilleure idée de l’importance du potentiel des deux éventuelles nouvelles filiales cotées : Dia, c’est 6 647 magasins dans le monde pour 9,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires ; Carrefour Property, c’est 4,3 millions de mètres carrés de bâtiments répartis sur 938 sites en France, Espagne, Italie, Pologne et Roumanie. La première est valorisée 4 milliards d’euros, la seconde 11 milliards.

Le patron de Carrefour, le Suédois Lars Olofsson, souhaiterait conserver la majorité des parts dans Dia, mais serait ouvert à n’être que minoritaire dans le pôle immobilier du distributeur. Reste à savoir ce qu’en pense l’actionnaire Bernard Arnault, même s’il ne doit pas être très étranger à la mise au point de ce scénario de scission, lequel pourrait être validé lors du conseil d’administration du 2 mars.