Le fabricant des sacs Birkin et des carrés de soie a vu ses ventes progresser de 13,5% à 1,35 milliard d'euros et sa croissance organique atteindre 11,2%, faisant mieux que les 8,8% attendus par les analystes, après 6,6% au quatrième trimestre de 2016 et 7,4% sur l'ensemble de l'année dernière.

L'accélération a été surtout marquée en Asie hors Japon, où les ventes ont grimpé de 16,1%, et aux Etats-Unis où elles ont progressé de 14,0%. Elle a aussi été tirée par la maroquinerie, principale division du groupe, dont les ventes ont brillé (+15%).

Hermès, qui signe habituellement une des meilleures performances du secteur, fait cette fois-ci moins bien que LVMH dont la croissance s'est accélérée à 13% et que Kering dont les ventes ont décollé de 29% avec l'explosion de Gucci.

Mais, contrairement à celles de ses concurrents, les performances du sellier sont plus régulières, notamment en Chine.

"Nous avons fait un premier trimestre exceptionnel, sur des chiffres d'affaires qui n'ont fait que croître. Nous n'avons pas eu cette baisse qu'on pu connaître certains au cours des deux ou trois dernières années, notamment en Chine continentale", a déclaré Axel Dumas, gérant du groupe, lors d'une conférence téléphonique avec la presse.

Pour Hermès aussi, les ventes se sont accélérées en Chine, avec un nouvel appétit lié aux mesures de stimulation de la consommation intérieure et un accroissement d'une clientèle plus jeune, a-t-il ajouté.

Il a également évoqué le retour à des ventes positives à Hong Kong et Macao, grâce à la dynamique chinoise.

La maroquinerie a profité, outre le succès du célèbre Kelly, de celui de modèles plus récents comme le Constance ou le Verrou et d'un rythme de livraisons soutenu.

Les ventes ont également été solides dans le prêt-à-porter (+8,0%) et les parfums (+18,5%), tandis qu'elles sont restées négatives (-5,9%) dans l'horlogerie.

Le groupe précise toutefois que cette croissance qui bénéficie d'une base de comparaison favorable (les ventes avaient limité leur hausse à 6,2% il y a un an, impactées par la chute du tourisme après les attentats de Paris) "ne peut être projetée sur l'ensemble de l'année".

Axel Dumas s'est refusé à tout commentaire sur la perspective de la sortie de la holding familiale de Bernard Arnault, PDG de LVMH, du capital d'Hermès, liée à l'opération de simplification des structures de détention du géant mondial du luxe et de son rachat de Dior.

Il s'est simplement félicité d'un impact "favorable sur la liquidité du titre Hermès".

En Bourse, la valeur gagnait 0,79% à 436,1 euros jeudi à 09h45, signant une progression de près de 12% depuis le début de l'année, pour des multiples de valorisation qui demeurent les plus élevés du secteur (34,7 fois les résultats estimés pour 2018, contre 21,7 fois pour LVMH et 20,7 fois pour Kering).

Cet écart pourrait toutefois se réduire, selon Luca Solca, analyste de BNP Paribas, avec la fin de la prime spéculative liée à la sortie annoncée de Bernard Arnault.

(Pascale Denis, édité par Jean-Michel Bélot)

par Pascale Denis