Les majuscules LVMH, Louis-Vuitton-Moët-Hennessy, suffisent à traduire le rôle clé de Kilian Hennessy dans le développement économique du groupe de Cognac Hennessy. Né en 1907, il quitte Cognac avant la Première Guerre Mondiale et devient banquier à Paris. Il rejoindra son cousin à Cognac en 1944, comprenant que la fin de la Seconde Guerre Mondiale laisse le champ libre à une ère de reconstruction, propice au négoce.

Il prend alors la tête de la maison, fondée par l'Irlandais Richard Hennessy en 1765 et reprend tout à zéro. Tout d'abord, le réseau de distribution est repensé : ce ne sont plus les Anglais qui vendent les Cognacs mais des agents français. Deuxième évolution fondamentale : Kilian Hennessy entend conquérir le monde : l'Asie, l'Europe mais surtout les Etats-Unis, qui sont d'ailleurs devenus le premier marché de la maison. Enfin, l'homme d'affaires mise sur une stratégie de regroupement. Après s'être séparé de la famille Firino-Martell en 1947, le groupe se rapproche de la famille Chandon en 1971. Le groupe Moët-Hennessy est fondé pour donner naissance au groupe LVMH en 1987.

Kilian Hennesy a toujours cru en un management paternaliste et participatif où les salariés sont la richesse de l'entreprise et la clé de la réussite. Il a su transformer la petite société familiale de Charente en une industrie de luxe à renommée internationale.

Il a passé les derniers instants de sa vie entre l'Espagne, Saint Brice en Charente et la suisse où il est décédé vendredi soir à l'âge de 103 ans. Il siégeait encore au Conseil d'administration du groupe LVMH, dirigé par Bernard Arnault.

Pauline Raud