PARIS - La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, sera jugée à partir d'ajourd'hui pour ses négligences présumées dans la gestion de l'arbitrage à 403 millions d'euros en faveur de l'homme d'affaires Bernard Tapie quand elle était ministre de l'Economie et des Finances.

Poursuivie pour négligence d'une personne dépositaire de l'autorité publique ayant mené au détournement par un tiers de fonds publics, Christine Lagarde encourt jusqu'à un an de prison et 15.000 euros d'amende.

La commission d'instruction de la CJR lui reproche "une décision d'entrer en arbitrage mal préparée, mal encadrée, malvenue" et "allant à l'encontre de l'avis répété" de l'Agence des participations de l'Etat (APE).

Elle lui fait également grief d'avoir renoncé de manière "précipitée" à exercer un recours contre la sentence arbitrale, qui a accordé 403 millions d'euros en 2008 à Bernard Tapie pour solder son litige avec le Crédit lyonnais sur la revente d'Adidas.

"Le comportement de Madame Lagarde ne procède pas seulement d'une incurie et d'une précipitation critiquables, mais aussi d'une conjonction de fautes qui, par leur nature, leur nombre et leur gravité, dépassent le niveau d'une simple négligence", estime la commission d'instruction de la CJR dans son arrêt.

---

PARIS - Vincent Peillon, qui fut ministre de l'Education de 2012 à 2014, a annoncé hier soir sa candidature à la primaire présidentielle du Parti socialiste, se posant en garant du rassemblement et en défenseur du bilan de François Hollande.

La candidature de l'eurodéputé de 56 ans, qui était en retrait de l'arène politique française depuis son départ du gouvernement en mars 2014, constitue une surprise à gauche où la décision de François Hollande de renoncer à briguer un second mandat l'a convaincu de franchir la pas.

Il défiera notamment dans le scrutin des 22 et 29 janvier ses anciens collègues Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, qu'il a implicitement critiqués en se présentant comme le "le candidat d'une éthique politique" et de la loyauté envers François Hollande.

---

BEYROUTH - Les insurgés syriens ne contrôlaient hier plus qu'une infime partie d'Alep-Est, remplie de civils et soumise à d'intenses bombardements de la part des forces pro-gouvernementales, et disent n'avoir comme alternative que "la reddition ou la mort".

Pendant ce temps à Genève, responsables russes et américains continuent de discuter d'une possible évacuation des derniers rebelles, mais ne sont pas encore parvenus à un accord sur ce point, a déclaré hier soir le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, cité par l'agence RIA.

A moins d'une intervention, a prévenu un dirigeant rebelle, on s'oriente "vers une fin tragique" et la seule alternative pour les insurgés semble être "la reddition ou la mort".

AMMAN - Des combattants du groupe Etat islamique ont repris hier la ville antique de Palmyre, dans le désert de l'Est syrien, après s'en être retirés la veille sous d'intenses bombardements de l'aviation russe.

Les djihadistes, chassés du site archéologique en mars après dix mois d'occupation, avaient repris une première fois le centre de la ville samedi à la faveur d'un assaut surprise.

Le gouvernement syrien a reconnu que Palmyre était retombée aux mains de l'EI dimanche malgré des dizaines de frappes aériennes russes.

Ce revers dans une ville où Vladimir Poutine avait organisé un concert symphonique en mai pour en célébrer la libération, illustre la difficulté de l'armée de Bachar al Assad, engagée dans la reconquête d'Alep, à combattre sur plusieurs fronts en même temps malgré le soutien aérien de la Russie et celui au sol de milices chiites libanaise, irakienne et iranienne.

---

ISTANBUL - Un groupe armé kurde a revendiqué hier la responsabilité d'un double attentat perpétré hier soir à Istanbul qui a fait au moins 38 morts et 155 blessés, attaques que le gouvernement turc a promis de venger.

Dans un message posté sur leur site internet, les Faucons pour la liberté du Kurdistan (Tak), organisation liée aux séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), disent avoir mené "une double attaque simultanée", près du stade de football du Besiktas, dans le centre de la métropole turque.

D'après le ministre de l'Intérieur, Suleyman Soylu, le bilan s'est alourdi dans la nuit à 38 morts, dont 30 policiers.

---

LE CAIRE - Un attentat à l'explosif dans la cathédrale copte du Caire a fait au moins 25 morts hier, des femmes pour la plupart, et 49 blessés, rapportent les autorités.

Aucune revendication n'a été rendue publique mais sur les réseaux sociaux, l'annonce de l'attaque a déclenché la liesse de sympathisants du groupe Etat islamique (EI).

De source proche des services de sécurité, on précise qu'un engin d'une douzaine de kilos de TNT déposé dans une chapelle proche de l'aile de la cathédrale Saint-Marc réservée aux femmes est à l'origine de l'explosion. Au moins six enfants ont été tués, ajoute-t-on.

---

UYO, Nigeria - Une centaine de personnes ont été tuées dans l'effondrement d'une église au Nigeria avant-hier, rapportent un photographe de presse qui s'est rendu sur place et un habitant de la ville.

"Les cadavres sont empilés les uns sur les autres par terre parce qu'il n'y a pas assez de place" à la morgue de l'hôpital, a dit le photographe, Ini Samuel. Un habitant, a raconté que le toît de l'église s'est effondré pendant un office de consécration d'un évêque, en présence de dignitaires du gouvernement.

---

ROME - Le président de la République italienne, Sergio Mattarella, a chargé hier Paolo Gentiloni, ministre sortant des Affaires étrangères, de tenter de former un nouveau gouvernement.

Le président du Conseil désigné, qui est âgé de 62 ans, est un cadre du Parti démocrate (PD), la formation de centre gauche majoritaire dans les deux chambres du Parlement. Il a promis de constituer un gouvernement le plus rapidement possible et "dans le même cadre" que celui de son prédécesseur Matteo Renzi.

---

BUCAREST - Les socialistes roumains du Parti social-démocrate (PSD) ont remporté hier les élections législatives avec près de 46% des voix, selon deux sondages à la sortie des urnes, et leur chef de file, Liviu Dragnea, a annoncé qu'il allait entamer les discussions en vue de former une coalition gouvernementale.

La Roumanie est dirigée depuis novembre 2015 par un gouvernement de techniciens conduit par Dacian Ciolos, l'ancien Premier ministre social-démocrate Victor Ponta ayant démissionné face à la colère de l'opinion après l'incendie d'une boîte de nuit qui a fait 56 morts.

---

DUBAI/PARIS - La compagnie aérienne IranAir a annoncé hier l'achat de 80 avions commerciaux Boeing - cinquante 737 et trente 777 -, un contrat sans précédent entre les Etats-Unis et l'Iran depuis la révolution de 1979.

Un accord entre l'Iran et le rival européen de Boeing, Airbus, portant sur l'achat de plus d'une cinquantaine d'appareils, devrait suivre dans les prochains jours, a déclaré parallèlement un responsable iranien à Reuters.

L'accord avec Boeing, annoncé d'abord par l'agence de presse Irna et confirmé par l'avionneur américain, représente un investissement de 16,6 milliards de dollars (15,7 milliards d'euros) étalé sur dix ans, précise Irna qui ajoute qu'il a été validé par les autorités fédérales américaines.

---

WASHINGTON - Le président élu Donald Trump a déclaré hier que les Etats-Unis n'étaient pas forcément tenus de se conformer au principe de la "Chine unique", comme ils le font depuis 40 ans.

La déclaration de Donald Trump à la chaîne Fox News se voulait une réponse à la protestation diplomatique de Pékin après un entretien téléphonique entre le président élu et la présidente taïwanaise le 2 décembre.

"Je comprends parfaitement le sens du principe de la 'Chine unique' mais je ne vois pas pourquoi nous devrions être tenus à une politique de 'Chine unique' à moins que nous ne concluions un accord avec la Chine sur d'autres sujets, comme le commerce", a-t-il dit.

Son entretien téléphonique avec la présidente Tsaï Ing-wen a été le premier du genre entre les chefs d'Etat américain et taïwanais depuis que Jimmy Carter a rétabli les relations diplomatiques avec Pékin en 1979 et accepté le principe que l'île nationaliste fait partie de la Chine.

--- PARIS - Marine Le Pen a appelé à la fin des "chicayas" au sein du Front national alors que sa nièce Marion Maréchal-Le Pen continue de marquer sa différence et accuse Florian Philippot de définir "tout seul" la ligne du parti "sur BFM TV".

Invitée hier du "Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro", la présidente du FN, qui avait déjà rappelé à l'ordre la députée du Vaucluse sur la question de l'interruption volontaire de grossesse, a mis en garde contre une possible sanction électorale à la présidentielle de 2017.

"Il y a des millions de patriotes français qui attendent et qui ne nous pardonneront pas de tomber dans ce genre de chicayas", a-t-elle souligné. "Ils seront sévères si on tombe dans des bisbilles sur des sujets (...) qui leur apparaissent lunaires."