PARIS, 24 avril (Reuters) - Emmanuel Macron a déclaré vendredi qu'il reparlerait sans doute la semaine prochaine avec le PDG de Renault Carlos Ghosn, l'assemblée générale du groupe automobile qui décidera de l'épineuse question des droits de vote doubles ayant lieu jeudi.

Le ministre de l'Economie a expliqué à Reuters qu'il n'y avait aucune "tension particulière" entre Carlos Ghosn et lui-même, même si le conseil d'administration de Renault a soutenu contre le souhait de l'Etat la résolution qui vise à mettre en échec l'attribution de ces droits de vote doubles.

"Je parle très régulièrement avec monsieur Ghosn, je l'ai eu au téléphone cette semaine, je l'aurai sans doute la semaine prochaine, nous nous parlons de manière très régulière", a dit Emmanuel Macron à Reuters.

"Il n'y a pas de tension particulière entre monsieur Ghosn et moi-même, nous nous sommes parlé il y a plusieurs semaines sur, entre autres, le sujet de ces résolutions, avant qu'une opération soit conduite; je l'ai encore eu cette semaine et je lui ai écrit", a-t-il ajouté.

Dans ce courrier dont Reuters a eu connaissance mercredi, Emmanuel Macron explique que l'obtention par l'Etat, principal actionnaire de Renault, de droits de vote doubles ne modifie pas à ses yeux l'équilibre avec l'autre grand actionnaire du constructeur français, le groupe japonais Nissan.

"Monsieur Ghosn a notre confiance", a poursuivi Emmanuel Macron.

"L'entreprise est bien gérée et nous souhaitons qu'elle le soit toujours en ce sens. L'alliance Renault-Nissan est un élément important de cette réussite et tout ce que nous avons fait se fait dans le respect des équilibres de l'alliance."

Interrogé sur le malaise qu'aurait provoqué chez Nissan la montée au capital de Renault de l'Etat, qui a porté sa participation à 19,74% pour garantir le rejet de la résolution, le ministre de l'Economie a souligné que Carlos Ghosn représentait l'alliance Renault-Nissan et que le climat entre eux n'était pas celui d'une franche opposition.

"Monsieur Ghosn est cohérent avec lui-même, quel que soit le fuseau horaire", a-t-il dit.

"Il a exprimé un dissensus", a reconnu Emmanuel Macron. "Mais, encore une fois, la participation de l'Etat français au capital de Renault aujourd'hui, les droits de vote que nous aurons, je l'espère, après le 30 avril et l'assemblée générale, sont totalement conformes aux grands équilibres de l'alliance. Je crois qu'il n'y a pas d'émotion particulière à avoir." (Jean-Baptiste Vey, édité par Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : Nissan Motor Co Ltd, Renault