INDIANAPOLIS, Indiana - Donald Trump a implacablement remporté cette nuit la primaire républicaine de l'Indiana, empochant un septième succès d'affilée et poussant son plus proche rival, le sénateur du Texas Ted Cruz, à jeter l'éponge.

Avec cette nouvelle victoire, le milliardaire new-yorkais a franchi un pas spectaculaire sur la voie de l'investiture du Parti républicain pour l'élection présidentielle du 8 novembre aux Etats-Unis.

Cruz espérait pourtant rebondir dans l'Indiana après la douche froide de la semaine dernière, quand Trump s'était imposé dans les cinq Etats du Nord-Est qui étaient appelés à désigner leurs délégués en vue de la convention de Cleveland cet été.

Mais les résultats sont sans appel: avec plus de 52% des voix, Trump relègue le sénateur ultraconservateur du Texas à près de 16 points derrière lui. "Nous avons donné tout ce que nous avions. Mais les électeurs ont choisi une autre voie et c'est donc avec le coeur lourd mais un optimisme sans limite pour l'avenir à long terme de notre nation que nous suspendons notre campagne", a-t-il dit.

Avec son retrait, la voie semble désormais dégagée pour le milliardaire new-yorkais qui a su déjouer le rejet qu'il inspire auprès des élites du Parti républicain.

Dans la primaire démocrate, alors que les premiers résultats très partiels donnaient l'ex-secrétaire d'Etat et ex-sénatrice de New York en tête, la tendance s'est renversée et son rival Bernie Sanders était crédité d'un peu plus de 53% des voix après dépouillement dans les deux tiers des districts électoraux de l'Indiana. Des projection des chaînes MSNBC, Fox et CNN le donnent vainqueur de la primaire.

---

BRASILIA - Le procureur général du Brésil a demandé à la Cour suprême d'ouvrir une enquête visant la présidente Dilma Rousseff, déjà visée par une procédure de destitution, pour des faits présumés de corruption, rapporte cette nuit la chaîne Globo News.

L'information n'a pas été confirmée. La Cour suprême a annoncé en revanche que le procureur Rodrigo Janot avait émis une requête similaire contre l'ancien président Luiz Inacio Lula da Silva et ministres et proches collaborateurs de la présidente Rousseff.

Les demandes du procureur général s'inscrivent dans le cadre du scandale tentaculaire autour de rétrocommissions versées par la compagnie pétrolière publique Petrobras.

---

BEYROUTH - Des tirs de roquettes de la rébellion syrienne hier sur les quartiers d'Alep tenus par les forces gouvernementales ont fait au moins 19 morts et 80 blessés, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Trois enfants au moins ont été tués et de nombreux blessés sont dans un état grave, ajoute l'ONG basée à Londres.

L'hôpital Al Dabit a été touché par ces tirs. Selon la chaîne d'information Ikhbariya, contrôlée par l'Etat syrien, trois femmes ont été tuées et 17 personnes ont été blessées dans l'établissement, qui a subi d'importants dégâts d'après l'OSDH.

Alep est le théâtre de violents combats depuis le 22 avril qui mettent en péril le processus de paix engagé en mars à Genève. Les Etats-Unis et la Russie ont affirmé lundi travailler à étendre à la grande ville du Nord l'actuelle trêve observée dans d'autres régions de Syrie.

Le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier et son homologue français Jean-Marc Ayrault doivent rencontrer ce mercredi à Berlin l'envoyé spécial de l'Onu pour la Syrie, Staffan de Mistura, et le coordinateur de l'opposition syrienne Riad Hidjab pour discuter des moyens de poursuivre le processus de Genève, de réduire la violence et d'améliorer la situation humanitaire en Syrie.

---

BRUXELLES - La Commission européenne devrait recommander ce mercredi que la Turquie bénéficie d'une exemption de visas pour ses ressortissants, indiquent deux sources après qu'Ankara a menacé de ne plus observer l'accord sur la gestion des migrants.

Le bloc communautaire a besoin de la coopération de la Turquie pour l'application de l'accord conclu le 18 mars visant à réduire l'afflux de réfugiés sur le continent européen.

La question de l'exemption de visas accordée à la Turquie, pays musulman de 79 millions d'habitants, divise les Etats membres de l'Union européenne mais les instances communautaires soutiennent cette disposition afin d'éviter une aggravation de la crise migratoire.

---

BRUXELLES - Les nouveaux contrôles mis en place à l'aéroport Zaventem de Bruxelles, où un attentat suicide a fait 16 morts le 22 mars, provoquent d'énormes files d'attente, faisant rater leur vol à certains passagers.

Une partie du hall départs a rouvert lundi, ce qui a porté la capacité de l'aéroport autour de 80%, contre 20% lorsque les opérations avaient commencé à reprendre voici un mois.

Les passagers déplorent cependant que les contrôles de police à l'entrée du bâtiment provoquent des retards de plusieurs heures. Certains estiment qu'un nouveau risque est apparu pour la sécurité car un grand nombre de gens doivent attendre à l'extérieur.

Le syndicat de police VSOA a pointé un manque de personnel au sein des sociétés privées de sécurité qui effectuent les contrôles préliminaires à Zaventem.

---

MADRID - Le roi Felipe VI a annoncé hier la dissolution du Parlement et l'organisation d'élections le 26 juin, prenant acte de l'impasse politique dans laquelle se trouve l'Espagne depuis les législatives de décembre.

Après quatre mois de discussions infructueuses, aucune coalition n'a pu se dessiner en Espagne où le dernier scrutin a débouché sur un Parlement morcelé sans majorité évidente. Le Parti populaire (PP, conservateurs) a remporté le 20 décembre 123 des 350 sièges de députés le 20 décembre, le PSOE (socialistes) 90, Podemos (gauche radicale) 69 et Ciudadanos (centriste) 40.

---

PARIS - La ministre du Travail Myriam El Khomri s'est efforcée hier de convaincre des bienfaits de son projet de réforme du marché du travail les détracteurs de tous bords de ce texte très contesté, lors du coup d'envoi de son examen par l'Assemblée nationale.

Le gouvernement n'est en rien certain d'avoir une majorité pour faire voter le 17 mai en première lecture ce qui devrait être la dernière grande réforme du quinquennat.

Il est pris en tenailles entre une partie de la gauche et les syndicats contestataires, pour qui il s'agit d'une "régression sociale", une droite déjà entrée dans la campagne pour la présidentielle de 2017 et un patronat qui tempête contre une réforme jugée trop peu favorable aux entreprises.

Le texte est l'objet de près de 5.000 propositions d'amendements.

François Hollande avait auparavant mis son poids dans la balance pour éviter d'avoir à recourir à l'article 49-3 de la Constitution, seule issue en cas d'absence de majorité. Ce texte est un "compromis dynamique et juste", a-t-il déclaré lors d'un colloque sur la gauche et le pouvoir. "C'est un texte de progrès qui a trouvé plus que son équilibre, plus que le sens qui, un moment, a pu lui manquer."

Selon les comptes du rapporteur de ce texte très contesté à droite comme à gauche, le député socialiste Christophe Sirugue, il manque à ce stade une quarantaine de voix au gouvernement.

A NANTES, sept policiers et un gendarme ont été blessés hier en marge d'une nouvelle manifestation contre la réforme du Code du travail. "Deux d'entre eux ont dû être hospitalisés dans un état sérieux", a déclaré le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve. Treize personnes ont été interpellées, a-t-on appris de source policière.

---

PARIS - Manuel Valls a annoncé hier la hausse de 800 euros à la rentrée prochaine d'une prime annuelle pour les professeurs des écoles afin de combler l'écart avec leurs collègues du secondaire. Le Premier ministre a immédiatement balayé les accusations de "clientélisme", à un an d'élections présidentielle et législatives qui s'annoncent difficiles pour la gauche.

---

PARIS - Emmanuel Macron a demandé hier au PDG de Renault Carlos Ghosn de prendre ses responsabilités sur sa rémunération à compter de cette année, après le passage en force du conseil d'administration du constructeur automobile concernant l'exercice 2015.

Alors que l'assemblée générale de Renault avait voté vendredi à 54% contre la rémunération de 7,2 millions d'euros de Carlos Ghosn pour 2015, le conseil d'administration l'a confirmée juste après.

"Suite à ce vote de l'assemblée générale de Renault, il y a un dysfonctionnement en matière de gouvernance", a dit le ministre de l'Economie, qui a menacé de légiférer sur ce sujet s'il n'était pas entendu.