PARIS - François Hollande a mis son poids dans la balance aujourd'hui, à quelques heures du début de l'examen par les députés de la loi sur le travail, pour éviter de recourir à l'article 49-3 de la Constitution, seule issue en cas d'absence de majorité.

Selon les comptes du rapporteur de ce texte très contesté à droite comme à gauche, le député socialiste Christophe Sirugue, il manque à ce stade une quarantaine de voix au gouvernement.

Le groupe Les Républicains (LR) a annoncé pour sa part son intention de défendre d'entrée une motion de rejet, puis, si elle n'est pas adoptée, une motion de renvoi en commission. L'adoption de l'une ou l'autre suspendrait l'examen du texte.

Le chef de l'Etat a profité d'une intervention lors d'un colloque de la Fondation Jean Jaurès sur la gauche et le pouvoir pour défendre une nouvelle fois ce projet de loi porté par la ministre du Travail, Myriam El Khomri.

Ce texte est un "compromis dynamique et juste", a-t-il déclaré. "C'est un texte de progrès qui a trouvé plus que son équilibre, plus que le sens qui, un moment, a pu lui manquer."

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BEYROUTH - Des tirs de roquettes de la rébellion sur les quartiers d'Alep tenus par les forces gouvernementales ont fait aujourd'hui au moins 19 morts et 80 blessés, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Trois enfants au moins ont été tués et de nombreux blessés sont dans un état grave, ajoute l'ONG basée à Londres.

L'hôpital Al Dabit a été touché par ces tirs. Selon la chaîne d'information Ikhbariya, contrôlée par l'Etat syrien, trois femmes ont été tuées et 17 personnes ont été blessées dans l'établissement, qui a subi d'importants dégâts d'après l'OSDH.

L'état-major syrien accuse le Front al Nosra, affilié à Al Qaïda, ainsi que les groupes Ahrar al Cham et Djaïch al Islam d'être à l'origine de ces pilonnages sur la ville du nord de la Syrie. L'armée, qui parle elle aussi de dizaines de victimes au total, ajoute "riposter vers l'origine des tirs". Trois raids aériens ont eu lieu contre les zones rebelles d'Alep, faisant un nombre de victimes encore indéterminé, a déclaré l'OSDH.

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GENEVE - Quatre naufrages de bateaux transportant des migrants se sont produits entre la Libye et l'Italie au cours du week-end, provoquant la mort de 113 personnes, a fait savoir aujourd'hui l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

BUDAPEST - La Hongrie prévoit d'organiser en septembre ou début octobre un référendum sur le système européen de quotas obligatoires d'accueil de migrants, ont annoncé aujourd'hui les services du Premier ministre Viktor Orban. La Hongrie, comme la République tchèque, la Slovaquie et la Pologne sont hostiles à l'instauration de quotas contraignants pour la répartition des réfugiés de Syrie et d'Irak qui ont rallié l'espace communautaire en passant par l'Italie ou la Grèce.

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MADRID - Le roi Felipe VI a annoncé aujourd'hui la dissolution du Parlement et l'organisation d'élections le 26 juin, prenant acte de l'impasse politique dans laquelle se trouve l'Espagne depuis les législatives de décembre.

Après quatre mois de discussions infructueuses, aucune coalition n'a pu se dessiner en Espagne où le dernier scrutin a débouché sur un Parlement morcelé sans majorité évidente. Le Parti populaire (PP, conservateurs) a remporté le 20 décembre 123 des 350 sièges de députés le 20 décembre, le PSOE (socialistes) 90, Podemos (gauche radicale) 69 et Ciudadanos (centriste) 40.

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PARIS - François Hollande a fait aujourd'hui un pas vers une nouvelle candidature en se plaçant dans la lignée des grandes figures socialistes, en défenseur de son bilan "de gauche" d'autant plus estimable à ses yeux que les temps sont "difficiles". Devant un parterre de ministres, Manuel Valls en tête, de parlementaires et de sympathisants, le président a devisé sur "la gauche et le pouvoir", thème du colloque qu'il était venu conclure, à l'appel notamment de la Fondation Jean Jaurès.

Il s'est placé dans les pas de Léon Blum, François Mitterrand, Jacques Delors et Lionel Jospin, figures d'une gauche habituée aux "épreuves" et pourvoyeuse de "progrès".

PARIS - François Hollande s'est déclaré aujourd'hui opposé "à ce stade" à la conclusion d'un traité de libre-échange entre l'Union européenne et les Etats-Unis, une position loin d'être partagée par ses grands partenaires européens, beaucoup plus allants. L'exécutif français a récemment multiplié les déclarations dans ce sens mais le chef de l'Etat n'avait encore jamais formulé un tel "non" à un accord qui pourrait se révéler politiquement périlleux à l'approche de la présidentielle.

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TOULOUSE - L'archevêque de Toulouse a annoncé aujourd'hui qu'il avait relevé de sa charge un prêtre condamné en 2006 pour viol sur mineur et révélé la condamnation de deux autres prêtres dans le diocèse, après le scandale qui plonge celui de Lyon dans la tourmente.

Dominique Spina avait été condamné en mai 2006 en appel à Tarbes à cinq ans de prison dont un avec sursis pour le viol d'un lycéen de 16 ans en 1993. Il était alors était prêtre du diocèse de Bayonne. Depuis 2009, il était en charge de l'ensemble pastoral de Fronton-Bouloc-Castelnau d'Estretefonds, réunissant sept clochers, près de Toulouse. L'archevêque de Toulouse a également révélé l'existence dans son diocèse de "deux autres cas de prêtres condamnés voici des années".

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PARIS - Emmanuel Macron a demandé aujourd'hui au PDG de Renault, Carlos Ghosn, de prendre ses responsabilités sur sa rémunération à compter de cette année, après le passage en force du conseil d'administration du constructeur automobile concernant l'exercice 2015. Le ministre de l'Economie a menacé de légiférer sur ce sujet s'il n'était pas entendu. Alors que l'assemblée générale de Renault avait voté à 54% contre la rémunération de 7,2 millions d'euros de Carlos Ghosn pour 2015, le conseil d'administration l'a confirmée.

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BRUXELLES - La Commission européenne devrait recommander demain que la Turquie bénéficie d'une exemption de visas pour ses ressortissants, indiquent deux sources après qu'Ankara a menacé de ne plus observer l'accord sur la gestion des migrants.

Le bloc communautaire a besoin de la coopération de la Turquie pour l'application de l'accord conclu le 18 mars visant à réduire l'afflux de réfugiés sur le continent européen.

La question de l'exemption de visas accordée à la Turquie, pays musulman de 79 millions d'habitants, divise les Etats membres de l'Union européenne mais les instances communautaires soutiennent cette disposition afin d'éviter une aggravation de la crise migratoire.