La semaine dernière, nous apprenions que Nicolas Sarkozy ne se rendra pas à Durban pour la décision ultime. Le Président de la République a délégué François Fillon en Afrique du Sud. Bien que cette annonce ne semble pas de bon augure pour le dossier français, Charles Beigbeder reste extrêmement confiant. Si demain, Munich ou PyeongChang est élu ville hôte des Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver de 2018, la France essuiera son quatrième échec devant le CIO après Lille 2004, Paris 2008 et Paris 2012.

Interrogé sur ses motivations pour reprendre le flambeau du GIP, Charles Beigbeder exprime son attachement à la région : « En tant qu’homme d’affaires, j’ai immédiatement été séduit par ce défi. Je connais bien Annecy et la Haute Savoie, c’est en quelque sorte une deuxième maison ! »

Pourtant, la nomination de Charles Beigbeder à la tête du GIP n’a pas été si instinctive. Après la démission d’Edgar Gropiron le 12 décembre 2010, Chantal Jouanno refuse l’abandon en raison des sommes engagées. Il faut alors trouver un nouveau patron et vite. Ce sera Charles Beigbeder, entrepreneur membre de l’UMP.

Une fois intronisé Président, Charles Beigbeder n’a de cesse de vanter les mérites du dossier : « La Candidature a beaucoup d’atouts de son côté : un emplacement et des montagnes magnifiques ainsi qu’un dossier technique très solide […] Annecy proposera des Jeux pour l’avenir, avec une nouvelle réflexion pour soutenir le développement durable des sports d’hiver et du Mouvement Olympique. »

L’argument clé de la ville savoyarde réside dans la dimension authentique du projet : « Tous les clients apprécieront une expérience authentique et complète des Jeux d’hiver, directement au cœur de nos montagnes et de nos communautés, qui accentuera l’impact stimulant des Jeux. »

Nous avons demandé à Charles Beigbeder d’où lui venait cet optimisme à toute épreuve. Il nous a répondu qu’il croyait « fermement » en ce projet car il avait « la conviction qu’Annecy organisera des Jeux authentiques, tournés vers l’avenir, au cœur des Alpes ».

Espérons que cet enthousiasme suffise. Rien n’est moins sûr. Le budget de 29 millions d’euros dont Annecy bénéficie fait figure de poids plume face à Munich, qui affiche un budget de 50 millions d’euros et Pyeongchang, le favori, qui jouit d’un budget de 120 millions d’euros. Notons que l’agence Havas était en charge de gérer la communication d’Annecy 2018 pour un contrat de 3,5 millions d’euros.

Pauline Raud