Le groupe de luxe français rejoint ainsi Air France, GDF/Suez ou encore Havas. Chacun de ces prestigieux partenaires financiers a apporté 3 millions d'euros, faisant grimper le budget d'Annecy à 30 millions d’euros. Pour Charles Beigbeder, « Ces entreprises sont connues dans le monde entier, leur implication à nos côtés est une preuve qu'elles croient en nous, cela peut influencer les membres du CIO à l'heure du choix ».

Espérons que ces soutiens aideront Annecy à s’imposer face à Munich et Pyeongchang. Rien n’est moins sûr. Car si le rapport de 120 pages du CIO, publié la semaine dernière, estime que "Les trois villes candidates pourraient organiser avec succès les JO de 2018 avec une vision et un concept différent », la commission a pointé du doigt les points forts et les faiblesses de chaque dossier.

Le rapport épingle les insuffisances du projet savoyard
Après deux candidatures infructueuses pour les JO de 2010 et ceux de 2014, le dossier sud-coréen semble très apprécié des experts du CIO. Les atouts majeurs de Pyeongchang résident dans l’engouement populaire et le fort engagement étatique. Sur le plan logistique, cette candidature présente un « concept très compact » et « un réseau de transport multimodal (qui) permettrait des temps de trajet courts pour les athlètes et les autres groupes de clients, non seulement au sein d'une zone, mais aussi entre les deux zones ». Seul point négatif soulevé par le rapport : la météo aléatoire.

La candidature de Munich est, quant à elle, jugée relativement solide et rassurante par la commission d'évaluation qui ne note aucune fragilité si ce n'est une opposition locale bruyante et l'animosité des mouvements écologistes.

La candidature d’Annecy se voit, par contre, un peu plus critiquée. La grande dispersion en matière d'hébergements confronterait les comités nationaux olympiques « à des défis, notamment en termes d'opérations et de transport », note le rapport, et « entraînerait des difficultés sur les plans opérationnel et financier pour les divers groupes de clients. » Autre point noir : le faible taux de soutien du public (à peine 51%, contre 92% pour Pyeongchang). Annecy est en revanche applaudie pour son concept en matière de développement durable et ses projets de transport jugés « avant-gardistes ».

Rendez-vous à Lausanne, habillé en Kenzo !
Mais rien n’est encore joué. Les onze experts du CIO, emmenés par la Suédoise Gunilla Lindberg, doivent voter le 6 juillet 2011 à Durban, en Afrique du sud. En attendant, les membres du CIO entendront les 18 et 19 mai prochains les représentants des trois villes durant 45 minutes lors d'un séminaire au musée Olympique de Lausanne.

C’est lors de ce séminaire, que le partenariat signé avec LMVH prendra toute son ampleur. Le groupe de Bernard Arnault entend, en effet, offrir son expertise au comité de candidature en personnalisant les tenues de la délégation pour renforcer l’identité d’Annecy 2018. Les représentants de la délégation Annecy 2018 seront donc habillés par les équipes de Kenzo lors du séminaire de Lausanne et pour la décision finale à Durban le 6 juillet 2011.

Charles Beigbeder reste fidèle à son optimisme légendaire : « C’est avec enthousiasme et détermination que je m’apprête à conduire la délégation d’Annecy 2018 à Lausanne, défendre notre vision de Jeux authentiques, au cœur des montagnes, avec les athlètes et pour le futur. Notre projet n’a cessé de progresser ces derniers mois, ce que n’a pas manqué de souligner le rapport de la Commission d’Évaluation du CIO. Nous sommes aujourd’hui plus que jamais dans la course pour remporter l’organisation de ces Jeux Olympiques et Paralympiques d’Hiver 2018. Ce rendez-vous de Lausanne sera sans doute déterminant pour le sprint final. Nous avons tous conscience que c’est à cette occasion qu’en 2009, Rio avait renversé la tendance pour obtenir l’organisation des J.O. 2016. Nous donnerons notre maximum jusqu’au 6 juillet pour emporter l’adhésion de tous. Nous sommes confiants ! »

Pauline Raud