Pour M. Beigbeder, c'est une bonne affaire : un an après avoir déclaré, à propos de son courtier : « Vendre ? Jamais ! », il cède son entreprise à une filiale de la banque allemande HVB contre... 911 millions d'euros.

A titre de comparaison, c'est plus que la capitalisation actuelle de Boursorama (861 millions d'euros), numéro un du secteur en France. A l'heure où il l'a vendu, Selftrade revendiquait 30.000 clients. Alors que Boursorama en totalise, dans toute l'Europe, plus de 530.000. Pas de doute, la bulle Internet a vécu, et Charles Beigbeder a su vendre quand il le fallait.

De 2003 à 2004, il a présidé le « Medef des start-ups », Croissance Plus, avant de tenter de prendre pied dans le véritable mouvement patronal en 2005. Mais les électeurs patronaux lui préfèrent Laurence Parisot.

Dès 2002, il se lance dans une nouvelle aventure : Poweo, un courtier en énergie qui entend proposer aux entreprises – elle revendique 86.000 clients. Puis aux particuliers qui peuvent changer d'opérateur électrique et de gaz depuis juillet dernier, une des alternatives à EDF et GDF. Les chiffres manquent pour l'instant.

Il vient de réitérer son objectif de 100.000 clients pour 2008, tous types confondus. S'il a peine à convaincre aussi vite qu'il le pensait les consommateurs, Charles Beigbeder a cependant le droit européen pour lui.

Après une forte hausse en Bourse, le titre a récemment marqué un recul : en effet, l'objectif des 100.000 clients était initialement prévu pour 2007... En tout cas, Poweo se proclame premier fournisseur d'énergie alternatif de France et vaut, en Bourse, 365 millions d'euros. A suivre.


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