Le Figaro nous révèle que celui qui s'attaqua au monopole d'EDF s'est reconverti dans la production céréalière en Ukraine. Ou comment opérer la mutation du jus (électrique) en blé (juteux) du fin fond des contrées slaves...

Charles Beigbeder prône le retour à la terre. Après avoir vendu, avant l'été, ses parts dans Poweo, l'homme ne s'est pas tourné les pouces sur une plage ensoleillée. Au contraire, c'est vers le climat plus rude de l'Ukraine que le talentueux créateur d'entreprise(s) s'est orienté.

Celui qui avait inventé le courtier en ligne Selftrade puis, changeant radicalement de cap, le fournisseur d'électricité Poweo, est devenu... agriculteur.

Homme d'ambitions s'il en est, Charles Beigbeder ne s'est évidemment pas contenté d'un vague lopin de terre : à travers son entreprise AgroGénération (filiale du holding familial Gravitation), il ne détient pas moins de 22 000 hectares de céréales dans l'ancienne république soviétique.

Un blé venu du froid
Comment passer du courant électrique de Poweo au blé des champs ukrainiens ? Au départ, l'énergie fit le lien : son premier projet fut d'acquérir des terrains exploitables pour produire des biocarburants.

Mais très vite l'idée est abandonnée et Charles Beigbeder se concentre sur l'alimentation (animale et humaine) avec l'appui d'un grand groupe hexagonal, Champagne Céréales.

Car le blé ukrainien pourrait bien valoir de l'or. Certes, les rendements y sont inférieurs de 20% à ceux obtenus en France. Mais les engrais coûtent deux fois moins cher et les salaires agricoles y sont... 10 fois moins élevés.

De quoi attirer les convoitises pour le sol d'Ukraine, un pays qui compte 30 millions d'hectares de bonnes terres, dont 6 millions sont actuellement en friche.

Déjà détenteur de trois immenses fermes, Charles Beigbeder affiche de grandes ambitions : doubler sa surface exploitable à 50 000 hectares en un an. Car, affirme le capitaine d'industrie, « Nourrir la planète sera le grand défi de demain ».

Mais Beigbeder n'est pas monomaniaque. Déjà, il annonce de prochaines diversifications dans la santé, l'énergie ou les loisirs. À suivre, donc...