* Signe de retour sur le marché des jets de certaines grandes entreprises US

* Lente transition vers la reprise pour le marché globale des avions d'affaires

* Dassault compte livrer 12 Falcon en Chine cette année et va y ouvrir une filiale (Actualisé avec précisions)

par Cyril Altmeyer

GENEVE, 13 mai (Reuters) - Dassault Aviation s'est dit impatient de voir une reprise du marché nord-américain des avions d'affaires, qui n'a représenté que 20% de son activité l'an passé contre les deux tiers encore il y a quelques années.

L'avionneur français, qui compte désormais sur la Chine comme relais de croissance, a vait dit fin mars tabler pour 2012 sur un chiffre d'affaires total comparable à celui de l'an passé avec 65 livraisons d'avions d'affaires Falcon contre 63 en 2011. (voir )

"Le niveau d'activité (...) suggère une lente transition vers la reprise", a dit son PDG Charles Edelstenne, au sujet du marché mondial, à l'occasion du salon de l'aviation d'affaires Ebace à Genève, "le quatrième d'affilée dans un contexte de crise".

Selon l'Association générale des constructeurs d'avions (Gama), les ventes totales d'avions d'affaires ont encore reculé de 4,7% au premier trimestre à 122 unités.

"Nous voyons quelques signes indiquant un retour de certaines entreprises du 'Fortune 500', a noté de son côté Jean Rosanvallon, patron de Dassault Falcon Jets, faisant référence au classement du magazine américain Forbes.

"Nous sommes vraiment anxieux de voir une vraie reprise sur le marché américain qui ne s'est pas encore totalement matérialisée", a-t-il ajouté.

Au premier trimestre, Dassault Aviation a engrangé 10 prises de commandes de Falcon pour une valeur totale de 450 millions d'euros - soit un appareil de moins que sur la période correspondante de 2011. Le groupe dit avoir livré 15 avions neufs sur les trois premiers mois de l'année contre neuf en janvier-mars 2011.

En Chine, où l'activité est "forte", le groupe compte livrer 12 Falcon rien que cette année, a précisé Charles Edelstenne.

Dassault Aviation, déjà présent à Shanghaï et à Hong Kong, compte ouvrir cet été une filiale en Chine avec une équipe de 25 personnes pour mieux servir ses clients, ainsi qu'un centre de service à Pékin.

La Chine ne comptait que 150 jets environ fin 2011 contre plus de 11.000 en Amérique du Nord.

L'un des freins au développement en Chine tient à la difficulté à acquérir des créneaux d'atterrissage dans un espace aérien pour l'essentiel contrôlé par l'armée.

Charles Edelstenne a dit à Reuters constater "de moins en moins d'obstacles" au développement de l'aviation d'affaires en Chine, où les infrastructures s'améliorent.

"Un de nos soucis, c'est la formation des pilotes", a-t-il seulement ajouté.

Selon les projections du constructeur canadien Bombardier , le marché chinois devrait connaître une croissance annuelle moyenne de 15% d'ici 20 ans, qui le porterait à 2.470 avions en 2030.

Groupe industriel Marcel Dassault détient 50,55% et EADS 46,3% de Dassault Aviation, dont le flottant se limite à 3,1% du capital. (Cyril Altmeyer, édité par Benoît Van Overstraeten)

Valeurs citées dans l'article : Bombardier B, DASSAULT AVIATION, EADS