PARIS, 4 mai (Reuters) - Les actionnaires de Sanofi ont sanctionné lundi la rémunération de son nouveau directeur général, Olivier Brandicourt, et celle de l'ancien, Christopher Viehbacher, en votant à moins de 65% les résolutions les concernant quand les autres ont été adoptées à au moins 93%.

La rémunération d'Olivier Brandicourt a reçu 64,77% de votes favorables, contre 61,59% pour celle percue par Christopher Viehbacher l'an dernier. Celle de Serge Weinberg - qui a assuré l'intérim à la direction générale du groupe pendant près de cinq mois - a en revanche été approuvée à près de 98%.

Le successeur de Christopher Viehbacher va recevoir au total "un bonus de bienvenue" de quatre millions d'euros censé compenser les avantages matériels qu'il a perdus en quittant son poste chez Bayer, un niveau jugé "incompréhensible" par Stéphane Le Foll, le porte-parole du gouvernement.

A cette somme s'ajoutent une rémunération fixe annuelle brute de 1,2 million d'euros et un bonus..

Le cabinet de conseil en votes ISS avait recommandé de voter contre la résolution liée au package d'arrivée d'Olivier Brandicourt, contestant notamment l'absence de vote séparé pour chacun des engagements pris à son égard.

Dans un tract distribué aux portes de l'assemblée générale à Paris, la CGT fait valoir qu'en 2014 les salariés du groupe n'ont reçu aucune augmentation collective et que leurs augmentations individuelles n'ont pas dépassé 1%.

"Sur les 62.000 euros de résultat net que chaque salarié de Sanofi a généré par son travail en 2014, les actionnaires en accaparent 50.000 euros", souligne la CGT.

Sanofi, qui compte 110.000 salariés dans le monde dont 27.000 en France, a réalisé l'an dernier un bénéfice net de 6,8 milliards d'euros. Le groupe a retourné à ses actionnaires 5.477 millions d'euros via des distributions et des rachats d'actions.

Parmi les groupes qui ont déjà tenu leur assemblées, plusieurs ont vu la rémunération de leurs dirigeants contestée par leurs actionnaires.

Chez Danone, la résolution relative à la rémunération de Franck Riboud en 2014 a été approuvée de justesse, 47% des actionnaires du groupe agroalimentaire ayant voté contre.

Les actionnaires de Renault ont également contesté la rémunération de Carlos Ghosn qui n'a recueilli que 58,33% de votes "pour" alors que Xavier Huillard, P-DG de Vinci, n'a obtenu que 63,21% de votes positifs. (Noëlle Mennella, édité par Cyril Altmeyer)

Valeurs citées dans l'article : Sanofi, Bayer AG, Vinci, Renault