Le groupe suisse, pris pour cible il y a un mois par l'investisseur activiste Daniel Loeb, a dit s'attendre à ce que sa croissance organique de l'ensemble de l'année ressorte "dans la moitié inférieure" de sa fourchette cible de 2-4%.

Au premier semestre, la croissance organique est ressortie à 2,3%, comme au premier trimestre, après +3,5% un an plus tôt et +2,8% attendu par les analystes.

Le concurrent français Danone a également annoncé mardi un ralentissement de ses ventes sur le trimestre avril-juin.

Mark Schneider, qui s'est efforcé d'amadouer les actionnaires en lançant un plan de rachat d'actions de 20 milliards de francs et en promettant de détailler davantage sa stratégie lors d'une journée investisseurs en septembre, a exprimé sa déception après les derniers chiffres.

"La croissance organique du premier semestre n'a pas pleinement répondu à nos attentes (...)", a-t-il dit, en notant que le bas niveau des prix continuait de poser problème. Ces derniers n'ont augmenté que de 0,9% sur les six premiers mois de l'année.

Malgré l'annonce d'un bénéfice net semestriel en hausse de 19% à 4,9 milliards de francs suisses (4,4 milliards d'euros), au-dessus du consensus Reuters qui était à 4,83 milliards, l'action Nestlé recule de 0,91% à 81,60 francs vers 10h25 GMT sur le marché suisse, alors que Danone, qui a pu augmenter ses marges, s'adjuge 2,55% à Paris.

Les résultats "montrent que le directeur général Mark Schneider a beaucoup de travail qui l'attend et qu'il n'y a pas de baguette magique", estime Jon Cox, analyste chez Kepler Cheuvreux.

"Nous sommes prudents pour la fixation des prix", a déclaré le directeur financier François-Xavier Roger, en notant que Nestlé avait augmenté les prix de certains produits en Europe, comme le café, mais que cela avait eu pour effet de réduire les volumes de vente.

Il n'a pas dit si le groupe avait engagé un dialogue avec Third Point, le fonds de Daniel Loeb qui, en plus du plan de rachat d'actions qu'il a obtenu fin juin, réclame des cessions d'actifs - notamment la vente de la participation de Nestlé dans L'Oréal - et d'autres mesures pour augmenter la rentabilité du géant suisse.

Mark Schneider a aussi mis en vente l'activité américaine de confiserie de Nestlé mais cette mesure est jugée insuffisante par Daniel Loeb et d'autres investisseurs.

(John Revill et Silke Koltrowitz, Véronique Tison pour le service français)