DAVOS, Suisse, 17 janvier (Reuters) - Un haut conseiller de Donald Trump s'est inquiété du dollar fort mardi au Forum économique mondial de Davos, estimant que le président élu aura plus de mal à tenir sa promesse de revitaliser l'économie américaine si cette situation persiste.

"Nous devons faire attention à l'appréciation de la devise, pas seulement à cause de ce qui se passe dans le monde mais aussi à cause de son impact interne aux Etats-Unis", a déclaré Anthony Scaramucci, qui sera conseiller à la Maison blanche après l'investiture de Trump vendredi.

D'autres banquiers et investisseurs présents à Davos ont fait écho aux propos du gérant de hedge fund.

David Rubenstein, de la société d'investissement Carlyle Group, a ainsi mis en garde contre une réédition de la crise des marchés émergents des années 1990 qui avait contraint le président d'alors, Bill Clinton, à renflouer le Mexique.

Il a estimé à 4.500 milliards de dollars (4.200 milliards d'euros) la dette de pays émergents libellée en dollars et ajouté que certains d'entre eux pourraient se retrouver en grande difficulté si le billet vert, déjà à des plus hauts de 14 ans face à l'euro, poursuivait son ascension.

"Nous sommes dans une situation où la monnaie est montée si haut qu'on risque potentiellement une nouvelle crise à la mexicaine", a dit David Rubenstein. "Si cette tendance continue, il faudra envisager à un moment donné une intervention sous une forme ou une autre pour empêcher le dollar de monter trop haut."

Axel Weber, président du conseil d'administration de la banque suisse UBS et ex-président de la Bundesbank, la banque centrale allemande, a prédit que la tendance haussière du dollar se poursuivrait pendant encore 10 à 15 mois. (Noah Barkin, Véronique Tison pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : UBS Group AG, The Carlyle Group LP